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 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]

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AuteurMessage
Kami Otagame

Kami Otagame

♠ AGE : 28
♠ COPYRIGHT : ...heu
♠ MUSIC : Immigrant song
♠ STATUT SOCIAL : Osef.
♠ EMPLOI/LOISIRS : Karate/ Araignées/ Observation de l'Autre/ Japonais.


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MessageSujet: 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame] 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 16:07

PRÉNOM(S) NOM
私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  87809

    Stranger in a strange land.
Introduce yourself.

NOM : Otagame
PRÉNOM(S) : Kami
SURNOM(S) : Spiderwoman.
DATE DE NAISSANCE : 11 août 1995
LIEU DE NAISSANCE : Bretagne
ORIENTATION SEXUELLE : Pansexuelle.
NATIONALITÉ : Franco-nippones.
MÉTIER : Tatoueuse/perceuse.
SITUATION AMOUREUSE : Free, guys.
GROUPE : Monkey Slut.

Do I know you ?
à répondre du point de vue de son personnage.

Si j'étais un animal ? Alors je serais l'araignée. De préférence, une veuve noire.

Si j'étais une chanson ? Je ne me chanterais pas, je me murmurerais dans un micro, ou me hurlerais en pleine nuit.

Si j'étais un film ? Je serais Azumi.

Si j'étais un alcool ? Je me boirais, lèvres entrouvertes, yeux hagards.

Si j'étais un plat ? Je vous empoisonnerais avec délice.

Si j'étais un pays ? Japon... France. Non. Japon. Mm...

Si j'étais un objet ? Je serais UN PUTAIN DE MARTEAU POUR TOUS VOUS ECRASER!

Si j'étais un sport ? Karate shotokan. Obviously.


Powers are exciting, don't you think ?
Partie pour ceux qui ont un pouvoir uniquement.

Comment as-tu obtenu ton pouvoir ? Orage du 30 juillet 2010.
Quel est-il ? ICI
Raconte nous en un minimum de 7 lignes la description de ton pouvoir, comment ton personnage vit avec et quel usage en fait-il.




    This is the story of my life.


    EN COURS!









    Vox Populi.

Libre à toi de te présenter.

Appellez moi Litchi, ou Thanel. Je viens de l'utérus de ma mère, et ... et je me souviens plus le reste des questions. Ah si. C'est Indiana qui m'a conseillé le forum. J'appréçie le côté clair du design. (trop de forums sombres...!) et... voilà. J'ai les yeux verts.

Pour avoir les bonnes grâces du Staff...

AVATAR UTILISE : Une photo que j'ai trouvé sur Deviantart.
Gaspard Ulliel ou Jared Leto ? Gaspard pour son interprétation de Hannibal Lecter, et JAred Leto pour ses miaulements, dans Hurricanes, qui font vibrer.
Mélanie Laurent ? C'est qui?
Que penses-tu des roux ? Je pense qu'ils sont roux.
Allemagne ou Egypte ?Allemagne.
The Vampire Diaries ou True Blood ?Aucun des deux, je n'aime pas trop le genre.
Licorne ou Poney ? Je les fait baiser ensemble pour avoir nyancat.
Nirvana ou Lady GaGa ?Lady Gaga, parce que je ne connais pas Nirvana, et que j'apprécie les chansons, la voix, et l'esthétisme des clips de la chanteuse.
GTA ou Pokémon ?Pokémon.
Ian Somerhalder ou Jensen Ackles ?
Je sais pas qui c'est.


Dernière édition par Kami Otagame le Jeu 30 Aoû - 22:45, édité 4 fois
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TJ. Blue Withaker

TJ. Blue Withaker

♠ AGE : 33
♠ COPYRIGHT : FREAKshow
♠ STATUT SOCIAL : Célibataire
♠ EMPLOI/LOISIRS : Etudiante en archéologie


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MessageSujet: Re: 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame] 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 17:10

Oh mon dieu le gros flip en arrivant sur ta fiche 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  593917 (je suis arachnophobe au possible, et j'ai cru mourir. m'enfin bref)
Je te souhaite tout de même la bienvenue, et bon courage pour la suite 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  789766
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Sacha Mckinley

Sacha Mckinley

♠ AGE : 39
♠ COPYRIGHT : Nelliel
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♠ EMPLOI/LOISIRS : Journaliste/Hokey.


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MessageSujet: Re: 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame] 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 17:24

Les miaulements de Jared dans Hurricane 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  825606 Je ne les connais que trop bien haha
Bienvenue parmi nous et bonne chance pour la suite de ta fiche 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  319536
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E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

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♠ COPYRIGHT : Law S/Noir Strider.
♠ STATUT SOCIAL : Célibataire.
♠ EMPLOI/LOISIRS : Étudiant en médecine, 9ème année.


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MessageSujet: Re: 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame] 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 20:59

    Petit passage eclair pour souhaiter la bienvenue. Je reconnais lachement ne pas avoir lu la totalité de ta fiche (ou début de fiche) parce que je n'ai plus le net et que je squatte tout aussi lachement la tablette de ma mere (pardonnez-moi par la meme occasion l'absence d'accents un peu partout dans ce message mais c'est juste tellement chiant pour ecrire). Anyway en fait j'ai surtout voulu poster pour manifester mon kyattage en lisant le debut-milieu ; tu as une ecriture sombre et superbe à lire. Sinon les yeux verts c'est cool. Et je vote pour l'ouverture d'un groupe de persos surdoues. Bon courage pour le reste !
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Kami Otagame

Kami Otagame

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MessageSujet: Re: 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame] 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 21:33

Ton kyattage me fait terriblement plaisir, ainsi que ta francheté ta franchise. N'empêche, je vais faire en sorte de continuer à écrire avec plaisir ma fiche de manière à ce que si un jour tu décides de la lire en entier, ce soit un moment de plaisir plus que d'éprouvance. ... (quoi éprouvance non plus ça existe pas? ... )
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Kami Otagame

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MessageSujet: Re: 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame] 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 22:47

1. Je suis Amaterasu, la Bretonne.

- Dis, Kami, t'es née où? Pourquoi tu t'appelles comme ça?
~ Haha...
Je regarde ma camarade. Une des seules filles ici avec qui j'aime passer du temps depuis que je suis à I. Je n'ai même pas de raison valable. Peut être parce que je la trouve mignonne? Elle est parfaitement asiatique: cheveux noirs, yeux bridés et sombre, profil légèrement épaté. Je l'aime bien.
Je porte le nom de "Dieu".
Je suis née en France.
J'aurais aimé avoir l'histoire marginale du bébé dont les parents abandonnent son petit lit face à une église avec une petite enveloppe dont le nom était marqué dessus. Oui, ce petit mystère tragique qui porte l'enfant sur un questionnement de soi, tout du long de sa vie, et lui laisse l'éternel espoir de retrouver un jour ses parents biologiques. Mais non. J'étais née d'une adolescente immature, qui par le soin de sa famille, m'avait fait naitre, plutôt que de me tuer dans son ventre. Elle m'avait confiée, toujours avec ses parents, à une cellule d'accueil pour adoption.
Un couple japonais me prit.
M'adopta. M'aima.
Et pour cela, je fus profondément heureuse que ma mère m'ait laissé vivre, et ait rempli son rôle avec moi durant les premiers et derniers mois auquel je lui appartint. Pour cela, j'espère que sa vie sans moi fut merveilleuse et belle. Pour cela, je lui étais éternellement reconnaissante.
Je grandis de manière parfaitement heureuse, regrettant parfois de n'avoir pas de petit frère ou petite soeur. Il me semble que ce fut la seule chose qui me manqua véritablement. La découverte personnelle de mon QI bouleversa intérieurement mes jours, mais ej ne laissais rien paraitre au début. Me savoir, ou plutôt me considérer comme supérieur transforma la petite fille silencieuse et sage en gamine arrogante et imbue de sa personne. Mes parents recadrèrent viollement les règles, mais je ne cherchais plus à respecter les consignes. A cette époque là, dans ma tête bourdonnaient des centaines de questions. Les premières portaient sur moi; comme des bulles me camouflant à l'intérêt du monde entier, dans une bulle d'égocentrisme. Pourquoi m'appeller Kami? J'avais été adoptée par des parents très croyants. Bouddhistes, ils étaient particulièrement à cheval sur le mysticisme. Vu que française, ils honorèrent ma Bretagne natale en me donnant le prénom "Dieu". Un peu zarb, je trouvais, au début. Mais... cela me gratifiais d'un sentiment de puissance inégalable. Je me demandais quelle était mon royaume, qui étaient mes anges... rêves estompés avec le temps et la raison. Je vivais jusqu'à mes treize ans en France. Puis, pour un voyage d'affaire de mon père, Keichi Otagame, nous dûmes déménager et retourner, pour mes parents, au Japon. Je m'y fis assez rapidement, heureuse de découvrir un des pays les plus attractifs du monde. Le Japonais devint ma seconde langue, très rapidement, et j'évaluais avec surprise les différences scolaires, intellectuelles entre les pays européens et orientaux. La vie de mes parents se chargea progressivement, et par amour pour eux, je leur proposais de m'inscrire à un pensionnat. Ils acceptèrent l'idée avec une sorte de soulagement, et c'est ainsi que l'été de mes seize ans, je fis ma valise pour le pensionnat I.

2. Je suis l'Araignée.

On a murmuré des choses sur moi, dans l'ombre des couloirs, tandis que je traversais en silence les extensions de lieux aussi étroits que sombres. Je ne me suis jamais retournés, mais peu à peu, est né sous mes pas ce sentiment de supériorité, si différent de tous ceux sont j'avais eu le ressentiment auparavant. On me disait étrange, on me disait anormale, leurs regards sur moi, prunelles lubriques sur mon monde pensée me fit apparaître la vérité. Je n'étais peut être plus humaine. Les jours passaient au pensionnat, mais j'apprenais à me découvrir comme une araignée. Immobile, planquée dans l'ombre, monstrueuse de par son apparence si étrange, les gens commençaient à me craindre. Étrangement, cela me déplut. J'avais ce besoin progressif d'aimer. D'aimer tous ceux qui posaient le regard sur moi. Alors, sans meme M'en rendre compte, je me laissais happer par cette image qu'avaient les autres de moi.

Mouvements lents, démarche silencieuse et feutrées, je me parais des atouts les plus sombres qui soient, allant jusqu'à escalader les façades rocailleuses des murs. Mon ascension mentale s'effectuait, et je devenais un peu plus chaque jour l'Araignée. Tendre prédatrice aux baisers volés, j'accordais mes faveurs à des jeunes hommes que je couvais sous mon aile, aliénant en mes faveurs des paraplégiques et des tueurs. Ils tombaient les uns après les arts dans les mailles d'un filet aux alvéoles de toile. Chaque proie devenait ma possession, et je les faisais m'aimer un peu plus chaque jour. Je sombrais dans un orgasme mental, provoqué par ma furie d'exister aux yeux des autres, mais de la manière dont je l'avais choisi. Me manquait cependant ma propre représentation de moi.

(...)


Hey... fuck you so much, baby.

Marchant vivement le long d'un trottoir aux reflets d'ébène, je fixais droit devant moi, impassible, reine de ma propre illusion. Les rumeurs nocturnes s'installaient autour de moi, comme s'illuminent le ciel d'étoile. Si poétique, que pendant eu seconde, j'eus envie d'en vomir, recracher mon dégout contre ce bitume métallique. Balayant des yeux, regard glacé, regard rouge, la ville s'emparer des esprits fêtards, je hâtais le pas, lionne féroce dans ses habits de funérailles.

Hey... fuck you...

Les garçons sur leurs scooters, aux regards perdus dans les transes de l'alcool me regardaient passer. Pauvres petits chats. Êtres paumés dans des limbes inaccessibles, et fantasmes égarés de manière vulgaire sur leurs visages tendus pas un plaisir inassouvi, je leur portais un regard condescendant, qui m'attira une insulte lancée par un rageux. Moi aussi je t'aime... je vous aimais tous tellement... si vous saviez...
Comme une gigantesque toile s'abattant sur la ville, j'imaginais mon amour rendre fou les gens simple d'esprit. Ceux, pugnaces qui se battraient contre mes désirs résiseraient un peu plus longtemps. Comme des fauves lancés en cage, se jetant contre les barreaux, à s'épuiser contre une domination suprême. Je souris, étirant mes lèvres carmines sur un rictus de pitié.

Dans la salle d'attente...? Assise, les jambes ramenées contre ma poitrine, j'attendais. Tellement con.

So much...

Mes yeux allaient et venaient, perfides, furieux de ne pas reconnaitre le moindre repère. De quoi avais-je peur? D'un inconnu saisissant ayant pu me plonger dans une angoisse encore plus profonde, dans les tréfonds de ma propre solitude. Je secouais la tête, allongeant quelques mèches brunes sur la courbe de ma nuque, et contre mes mâchoires. Que voulais? Je ne le savais plus, actuellement. Il n'y avait aucun bruit, et je ne parvenais plus à décrocher mon regard du papier-peint. Silence. Les minutes s'égrenaient, dans une course folle. Dans une course terriblement folle... trop lente.
Du bout des doigts, je frottais ma paupière. Etalais du mascara, sur ma cerne. Ôtais doucement mon doigt, étudiant son épiderme tâché d'un noir scrutateur. J'imaginais une seconde la tâche sous mon oeil rouge. Mes lentilles me démangeaient. Je ne voulais pas les enlever, avide de découvrir le tatoueur de mon regard rubicond. Pourquoi étais-je là? Pour me graver. Pour me ciseler, rectifiais-je mentalement. Il était tard, je m'étais enfuie, comme une ombre, du pensionnat. J'avais de l'argent, j'avais mon idée. Il entra. Une araignée, sur mon dos, qui referme ses huits pattes sur mes flancs, sur mon ventre, quitte à ce que ce soit sur la poitrine. Une araignée qui me maintenait contre elle. Je lui souris.

- Bonsoir.

Baby. Leck mir dock.

(...)

Je ressortis de ce salon de tatouage, prise d'une folle passion envers l'homme qui venait de me ciseler le corps d'une veuve noire sur mes dermes, dans une souffrance presque intemporelle. Libératrice. Je savais que j'étais en voie de me trouver. J'avais une forme arachnéenne. Restait à découvrir ce qu'était mon esprit. Je m'y acharnais ainsi, fouillant chaque recoin mental des plus mentaux d'un esprit trop noyé par les illusions. Qui étais-je à l'intérieur?

(...)


.Les hurlements les plaines, courent jusqu'aux montagnes, l'oiseau dans les fontaines, dans nos batailles

Traduction erronnée d'une hallucination auditive me prenant, j'écoutais depuis un quart d'heure une chanson d'un chanteur français, mais mon esprit, vilain animal aux instinct primaires, se jouait de mon français, le japonisant avec une évidente cruauté. Je reportais mon attenton sur le chemin que depuis plus d'un quart, je foulais. Les défilements des maisons à mes côtés créaient, pour le plus grand bonheur de mon imagination, des armées silencieuses. Caporal de bateau coulé, Dieu allait et venait sur ces sentiers urbains, se déléctant d'une musique dont elle ne comprenait plus un mot. Tranquille utopie que mon existence en cette après-midi ensoleillée. Tout début d'aaprès midi, exagérais-je, relevant mon regard rubicond sur un zénith déjà bien entamé. Mes lèvres carmines s'étirèrent, leur surface peinturée scintillant. Je léchais tendrement le rouge à lèvre, ayant une seconde l'impression de dévorer mon être.
Dieu se rendait à sa maison. Pendant une seconde, l'Araignée eut la violente envie d'exploser de rire. Mais par souci de pudeur envers ma réputation, je gardais, impassible, mon masque de Pokerface.

(...)

Bousculant les portes, prédatrice certaine d'être ovationnée, mes foulées silencieuses me conduisirent, victime éhontée par son propre orgueil; sur l'autel de ma propre violence. Tendre avarice que la mienne, je jetais mon ombre sur les fidèles déjà agenouillé face à mon seul et unique intérêt de cette foule, une jeune homme qui semblait décalé au milieu d'une petite foule de croyant. Un prince qui s'était fait mendiant, et qui en avait récolté la gloire d'un Dieu. Je croisais mes bras, frustrée, sur ma poitrine. Ma robe, totalement blanche pour une fois, révélait la fureur de mes ressentiments. Noire, j'étais cette araignée, qui cachée dans l'ombre, vous était invisible. Blanche, je n'en étais que plus empoisonnée. Mon visage se releva en une expression arrogante. Je rejetais en arrières les mèches brunes, translucidant ma peau de ses constrastes forcés, et je me dirigeais à pas silencieux vers un des fidèles. Pourquoi celui là? Au hasard, pleinement. Regard attirant, attitude amusante, étrange. Il me plut à la seconde. Dieu aime le monde. Je m'assis à côté de lui, déposant ma main sur sa tête.

- Veux tu que je t'accorde le droit à l'Eveil?

(...)

Une simple phrase qui, lancée à un inconnu m'ayant charmé par sa jeunesse, me fit me rendre compte de tout l'importance de mon égo. Je me savais digne d'être Dieu. Je portais le prénom, même. Mais ces hurlements dans ma tête bloquaient à mon cœur tout élan de foi. Je ne pouvais pas croire en moi, je ne pouvais plus croire en Dieu, si j'etais trop humaine. Il me fallait me détacher de ma condition d'esprit humain. Pour cela, j'abandonnais la parole, une semaine entière. Les nuits se firent étrangement longues, tandis que les jours me semblaient réduits. En quoi l'absence de mots dans la vie excluaient ils la réception aux temps, pour un humain? Défilaient devant moi la population japonaise, évoluaient chaque jour un peu plus sans moi, tandis que je restais silencieuse. Je ne parviens pas a une conclusion fulgurante. Elle apparut, certes, mais à la manière de la neige qui se pose: en lenteur et avec grâce. En effet, je ne pouvais pas et dieu.
Puisque je comprenais que j'étais le diable.
Un amour explosant hors de ma poitrine me fit atteindre, pendant quelques heures, peu après cette révélation soudaine, un état d'omnipotence gigantesque. J'étais le diable. J'étais le véritable diable de cette terre, venue ici pour aimer les hommes. Tout cela me paraissait si logique...

3. Je suis le Diable.

Le monde était aussi navrant qu’admirable. Je n’avais jamais réussi à freiner mes pulsions à l’égard de ces humains si désirés, que je chérissais plus que tout. Leur quotidien était devenu mon luxe ; un plaisir exultant, à observer et à ressentir. Je vivais au milieu d’eux, perdue dans les flagrances d’un univers obsolète. Mais tellement chéri. Je nageais dans la jouissive explosion de sens, et de domination de l’esprit sur ces consommations dévorant mon âme graduellement. Je vous aimais. Je vous aimais à en hurler de plaisir, arrachée aux complaintes d’un Enfer trop vide et trop sage. Vous, humains qui m’aviez créé, je vous adorais pour ce que vous étiez, dans la plus intime partie de votre être. J’aurais aimé vous faire comprendre à tous, vous l’exposer de la manière la plus fulgurante qui soit, afin que dans ma grande tendresse vous compreniez à quel point je ne pouvais me passer de vous.

Chapitre un. Naissance dans un aquarium.

Métro bondé.
Mes yeux, balancés dans des regards sanguins, allaient et venaient sur les visages majoritairement japonais. Quoi que. On trouvait des eurasiens partout. Même en mon profil. Mais moi j’étais différente. J’étais, point. Araignée et silencieuse, exacerbée et lionne prédatrice, je jouais d’un jeu glissant, ondulant sur les sentiments humains, feintant un masque pour mieux m’adapter à ces visages inconnus. Je les voyais, tendres délices, marcher près de mon corps, remplir ce tube nommé vie. Ils remplissaient une existence dont ils n’avaient même pas conscience, effleurant du bout des doigts une vérité divine. Ils s’asseyaient, posant leurs tendres séants sur ces sièges de plastique, m’arrachant des sourires jubilatoires. Je les dominaient tous, car ils m’appartenaient. Je pouvais ordonner leurs pensées. Peu m’importe que ce soit vrai ou non, celui-là pensait obligatoirement à sa famille, alors que cet enfant, ravissante créature qui m’hypnotisais pour ses boucles brunes, ne pensait plus qu’au sexe de sa mère.

Mes lèvres, étirées en un sourire, découpèrent sur mon visage ces expressions de joie dont je ne me laissais vaguement emporter. Que très vaguement. Trop peut être. Je tournais les yeux ; apposant sur le visage d’un adolescent assis à quelques rangées de moi. Le mur de chaire nous séparait, et se mouvait devant mes yeux comme un mur cherchant à obstruer ma vision sur lui. Je chassais d’une pichenette mental mon agacement ; je ne devais rien ressentir pour les humains autre chose que de l’amour. Des Japonais s’écartèrent, laissant mes yeux s’égarer sur le corps de ma proie visuelle. Plus vieux qu’un adolescent, il était éphèbe, plus qu’enfant. Plus étranger que Japonais, aussi. Sa peau ambrée faisait se couler des rayons de lumières, au fil du passage du métro dans les tubes des stations. Ses cheveux longs et blancs l’extirpait de cette communauté brune et asiatique. Je le déclarais formidable, digne d’être la victime du viol de mes yeux. Il cessa ainsi d’être un tout pour devenir Unique. Il exista.

Je me tordais, ondulant mon corps, brisant les chaines de mon impassible stagnation pour mieux le regarder. Il restait à regarder par la fenêtre. Jeune et ailleurs. De la musique dans les oreilles, les yeux perdus sur un paysage triste et morne. Souris, bébé, tu étais observé. Une lente propagation de frustration dégageait de ma poitrine une chaleur colérique. Obéis. Pourquoi te permettais-tu de ne pas sourire ? N’entendais tu donc pas ce que je disais ? Mon esprit, tentaculaire, s’était jeté sur lui.

Le vent de mon mental avait ébourriffé ses cheveux. Il devenait mon jeu. Visuellement.
J’imaginais ses doigts. Glissant dans des fentes encore à peine découvertes, ses muscles lentement prenaient un échauffement certain. Il n’avait pas encore caressé les sensations, débutant en douceur ces caresses silencieuses, offrant à son corps un stimuli violent. Lentement, la dextérité des doigts se laissait aller à un maniement artistique de la chair. Son corps, peu à peu, se dévorait lui même de cette accélaration du sang, qui glissant dans les veines, peinait à calmer le leste du mouvement progressif. Peu à peu, tout se perdait, se concentrant sur son corps tendu. Musclés imperceptiblement secoués par la tension, le jeune homme avait relevé son visage, tordant ses lèvres dans un sourire qu’il ne pouvait même plus maitriser. Il ne maitrisait que ses doigts, pinceaux à la naissance d’un tableau crescendo ; les soupirs s’échappèrent doucement de ses lèvres étirées, ces dernières dévoilant les rangées laiteuses de ses dents. Animal devenu proie de son propre corps, il chutait dans son propre plaisir. Ses phalanges, boutons perlés sur sa peau métissée, glissaient, tandis que ses yeux peinaient à rester ouverts. Il cherchait encore à maitriser les flots de pensée l’ayant déjà égaré trop loin de la réalité. Mais lentement, ses paupières se fermaient un peu, chutant sur des prunelles hallucinées par une poignante vérité de la chair. Il se tenait en main, terriblement faible contre lui même. Sa gorge, lacérée par un besoin hurlant. Le va-et-vient était trop lent, faisant monter encore plus le besoin, avec lenteur et exagération masochiste. Intense. Juste intense. Il lui en fallait plus, beaucoup plus. Encore plus. Mais il n’y survivrait peut être pas. Encore plus.

Plus. Sa gorge broyée dans un hurlement silencieux, noyé dans ses yeux et sous sa langue. Un feulement de son ventre, explosant hors de son ventre.

Je cillais. Je n’avais pas bougé, gardant la mâchoire posée sur mes doigts repliés, le coude posé sur un accoudoir. Il avait tourné la tête vers moi, brisant de son regard mes illusions divines. Je lui souris.

(...)

Mur de chair, mouvante et irritante, gênante et redressée devant mes yeux dans une colérique tentative de me cacher le sujet de mes pensées. J’en souriais. Vous étiez si adorables, humains… Cherchiez vous encore à me protéger de ces yeux étrangers ? Je m’étais déjà détaché de ce désintéressement, laissant l’envie de savoir ronger mon esprit dans un dévorement sauvage. Mais j’en maitrisais le développement ; je connaissais mes besoins, mes nécessités d’apprendre chaque choses, et de lui, je savais qu’il fallait savoir canaliser toute attention pour éviter de me distraire. En somme, il était important. Esprit divisé, divisant, je n’étais que très peu apte à focaliser une unique attention sur les visages… je ne savais détacher mon regard d’une totalité pour me concentrer sur l’unicité. Le faisait aujourd’hui, je découvrais quelle incroyable sensation c’était, que de s’intéresser au détail dans sa plus intime totalité. Le fait d’exister devait être merveilleux.

Chapitre deux. Désenchainement à l’utérus.

Il avait répondu, souriant.
Il avait accepté l’échange, le créant de ses lèvres. Je lui en étais ainsi redevable. Refuser l’autre était une stagnation. Accepter d’être pour lui quelque chose, au delà du regard, était un acte de courage héroïque. Faire en sorte d’être encore plus était un miracle. Les stations défilaient dans des soubresauts de luminosité, et ronronnaient sous nos pieds le moteur imperceptible de l’engin gigantesque. Nous étions des Alices, perdus et dévorés par des chenilles ne s’étant pas transformés en papillons. Des chenilles ayant mangés trop d’humains. Je les aimais.
Trouverais-je le repos dans l’indifférence ?
Ne plus les aimer, ne plus les ressentir, même dans l’ivresse de la folie. C’était si désiré, si aimé, si fantasmé. Mais perdre mon intérêt pour ce tout m’exécrait. Comment ne plus les aimer ?
Dernier arrêt avant un autre.
De l’intérêt dans les yeux, heh ? Je pouvais les dévorer du regard, les tiens. Quelle étrange couleur, quels étranges camaïeux de ton être. Je pouvais te dire multiple, toi qui avait arraché à mon regard ces embrassements panoramique, pour me concentrer sur toi. Toi. Cheveux blancs, décolorés, faisant se paraître terne la plus admirable des crinières asiatiques. J’aimais ta peau. Une peau qui tordait les rayons du soleil sur une glissade métissée. Quelle vue admirable, quel enchantement visuel. Je m’extasiais du regard, cherchant à tout découvrir de lui. Tout… quelle pathétique utopie. Je me rendis conscience, une seconde, de mon peu d’omnipotence. Mes sens, bloqués à une capacité organique, cérébrale, ne pouvait se développer de ses limites. Je m’en voulu. Je m’en voulu terriblement, déchirant mes traits dans une souffrance inaudible à ces amours d’être vivants venant batifoler près de moi dansl’extase absolue de la paix. Ils ne connaissaient pas la souffrance. La souffrance ultime ; celle de ne pas connaître. Celle qui labourait le ventre de l’homme depuis la nuit des temps. Le besoin de savoir, le besoin de refuser l’inconnu. Car sinon, tout faisait si mal. Le nouveau-né hurlait son besoin de comprendre, dès le début, juste après avoir été arraché du ventre de sa mère. Il hurlait le besoin de comprendre cet air qui pénétrait ses poumons. Le bébé hurlait ce besoin de comprendre l’absence de ses parents, près de lui, dans la nuit. L’enfant hurlait ce besoin de savoir pourquoi les monstres avaient rampés sous le lit, fuyant les structures d’un livre de contes de fées. L’homme hurlait son incompréhension. Encore et toujours. Je le hurlais dans un gémissement douloureux. J’avais besoin de savoir. De savoir de lui ce que je ne pourrais peut être pas savoir. Et je devais savoir. Tout.
Encore un arrêt.

Mes doigts accrochèrent une mèche brune ; je ne l’avais pas lâché du regard. J’avais espéré, espéré à mort combattre ces limites de mon corps. Il me fallait aller plus loin. Il fallait que je parvienne à déchiffrer de lui ce que je savais de moi. Il fallait que je compare nos êtres de manière à ce que plus rien ne me fasse hurler parce que je saurais de lui autant qu’il le faudrait. Que la douleur se serait tût. Je ne voulais pas le lâcher du regard. Je crois que j’étais plus violente, dans mon regard, que n’importe quel délinquant sexuel. Plus violente, encore plus pénétrante et douloureuse, je fouillais, tâtais, cherchais à arracher, à déchirer tout ce qui me bloquait. Bloc. Bloc terrible que je ne parvenais pas à faire tomber.
Son voisin, tâche floue, que j’avais certainement regardé avant de croiser son regard, se leva. Ô miracle. Ô être humain tant aimé. Ton intervention était bénie entre toutes les interventions, et de ta grande miséricorde, tu m’offrais la possibilité de le rendre un peu accessible. Ô humain, dont je ne me souvenais plus le visage, je te bénissais entre les hommes.
Tu étais maintenant à moi, Inconnu Ultime.
Il avait compris. Peut être même avant moi. Il était formidable. Je le bénis aussi, pour sa grande intelligence, pour son génie. Il méritait d’être ; chaque seconde me le prouvait un peu plus. Il me fallait cependant à mon tour exister. Sortir de cette état physique de stagnation. Je bougeais… mais si peu pour les autres. Et pourtant, il le fallait. Comme si cela avait été écrit en face de moi, par la main même du Destin. Qui sait. Si je ne bougeais pas, peut être quelque chose de terrible arriverait ? Peut être plus rien n’existerait ? Mes lèvres se tordirent dans une grimace de dégoût, et du bout des doigts, j’appuyais sur le siège ; me levant. Pas à pas. Attrapant de la main une épaule inconnue, qui fit se tourner vers moi un visage. Je ne lui accordais même pas un regard, mais déjà je me détachais. Il me fallait garder mon équilibre, et s’était dressé devant moi moult serviteurs aptes à leur loyauté éternelle pour moi. Mes doigts glissaient sur leurs corps, les regards se posaient sur moi, présence bretonne dans un peuple nippon. J’arrivais face à lui. A chaque stations ; une minute d’arrêt. 50 secondes. Me restait dix secondes. Je le fixais. Si merveilleux dans son ultime instant d’être inconnu. Je m’assis.
Jambe glissée sous ma hanche, je lissais du plat de la main une jupe plissée. Gestes communs, attitude française et barbare dans cette civilisation réglée, j’étais vulgaire pour les yeux bridés. Qu’ils ne regardent pas ma culotte. J’avais ancré mes yeux sur ce visage très près, désormais, ressentant pleinement son omnipotence face à moi. Qui étais-tu ? Existait-tu encore plus, maintenant ? Est-ce que tu te sentais exister ? Mes doigts remontèrent jusqu’à une mèche blanche. Je la froissais du bout des doigts. Quel ravissement. Il existait. Il existait pour de vrai.

« Comment t’appelle-tu ? »

Oh, pour moi, un nom représentait tellement. Il offrait la possibilité de savoir ce qu'était l'autre, d'avoir cette possibilité de fouiller en lui, à la manière d'un dépucelage violent et irrévocable, effectué rien que par le regard. Bien plus que ce que j’avais fait par deux fois, quelques instants auparavant.

(...)

Le charme masculin était passionnant. Ces créatures à genre bifurqué avaient toujours été d'une puissance attirante aussi complexe que fascinante. Mais jamais je ne me m'étais laissé au plaisir de me réjouir dans les bras d'un amant auquel j'aurais pu m'abandonner. Peut être avais-je toujours trop tenu à ma liberté d'être et d'expression. La joie de compenser par un animal de compagnie au visage humain ne m'avais jamais déplut, mais n'étais jamais entré en considération factuelle, cependant. Aucun ne me plaisait plus que ces voleurs de mon cœur, multiples et dissociés de la réalité, arraché de ma vie par le besoin vital de tous les observer, de tous les comprendre, et surtout de tous les aimer. Posséder une infinité d'individu, dont je réglerais le règne animal par mon existence à leur yeux. Qu'ils soient ce qu'ils pensaient que je sois pour eux. Nos âmes entrelacées, dans une inégale répartie. Que je gagne, mais sans qu'ils s'en rendent véritablement compte, et que mes baiser aient le goût de leur sang. De ma victoire dans leurs défaites, de ma jouissance dans leur plaisir.

« Bakura Kamimura. »

Chapitre trois. Etranglement ombilical.

Silence éternel et religieux de mon cœur, tandis que mes yeux assoiffés de vérité arrachait à son visage la demande d'une véracité du mensonge. Les prières les plus multiples, explosant dans mon esprit comme des hurlements aux vibrations fulgurantes. Je hurlais, je me tordais de l'intérieur. De rire. Cette euphorie incroyable, inouïe, qui implosait ma raison d'être, faisant se déchirer mon masque impassible, transformant l'immuable voile de tragédienne en un port comique et royal. Éclat de rire, qui explosèrent hors de mes lèvres, tandis qu'un vague sentiment de honte amusée venait soulever ma main jusqu'à mon visage pour cacher ma bouche. Non, non, pardon, c'était trop drôle. Le frisson de mes rires secouait mon corps comme une vulgaire poupée de son, et malgré l'importance de la révélation, je me laissais aller à l'hilarité. Bakura Kamimura. Il était définitivement parfait, n'est-ce pas? S'attachait à l'importance de son être un nouveau trophée.

« N'est pas n'importe qui, qui peut me faire autant plaisir d'être... »

Le Diable en ment pas à Dieu. What's the Hell, what's your name? Les questions affranchies par la pureté naïve de l'humanité se pressaient sur ma langue, tandis que je calmais les feux de mon anarchie sentimentale. Ne ris pas, ne ris plus; dieu n'est rien d'autre qu'un jouet. Un jouet suprêmement fâcheux car il se prend pour le diable. Il se prenait pour moi qui m'était longtemps prise pour lui. Nos masques échangées dans le besoin d'exister un peu plus que ce que nous étions déjà. Voilà... voilà peut être l'explication la plus raffinée qui soit à mes yeux: il était, et donc je l'avais aimé pour cela. Enveloppe charnelle aux besoins humains, mais à l'attirance magnétique des anges. Son âme convulsée dans le désir érotique de mes propres désirs, domptée par les yeux rouges à mon appartenance. J'avais rêvé de lui, un jour, peut être, et peut être même recommencerais-je, me jouant de son désir d'être maitre omnipotent de son corps. Il était à moi, car je le désirais, et je l'avais trouvé.

« Kami Otagame. »

Main au contact formidablement effarouché sur ma joue, j'étirais l'angle de mes lèvres dans un sourire à la révérence accomplie devant son audace. N'était pas n'importe qui qui faisait n'importe quoi. Il était tellement plus... tellement plus ce que je chérissais. Erreur du hasard? Comptabilité approuvé? Pourquoi devais-je fantasmer devant un humain qui m'offrait l'idée même d'être un dieu colérique? Satan ne pouvait-il pas se jouer d'une passion tendre et idyllique? Je voulais tomber amoureuse d'un dieu. Rires silencieux de mon cœur sardonique, je relevais le visage sous al caresse. JE m'étais fait animal pour la rédemption des hommes. Je m'étais fait femme, au corps de péché, pour que l'on se laisse facilement approcher, et que tous succombent. Je n'étais pas parfaite, je n'étais pas canon grecque, j'étais simplement cet animal vicieux et rampant qui ondulait sous le contact. Mes yeux, billes enflammées par le sourire aux résonances hurlantes, lâchèrent une seconde le visage héroïque, pour accompagner le mouvement de mes doigts. Je lui ôtais mon visage de la paume, laissant ma main sur la sienne. Et pas l'inverse. Je dominais avec cette tendresse féminine qu'engageait la séduction pure et simple. C'était terriblement tendre et amusant.
Le visage... c'est ce qui nous appartient autant que ce qui nous échappe pleinement. Je garderais mon esprit, si j'allais me greffer le tien. … Mes mots tournaient dans mon esprit, dans une juxtaposition erronée de ce que je voulais faire ressentir. Descendrions nous au prochain arrêt? Ou bien rien. Seulement la course d'un métro, et de deux moi à l'intérieur: moi, et lui. Etait-il Dieu? Mes doigts dessinèrent ses phalanges. Oserais-je? Oserais-je soudainement briser mon jeu si vieux d'humaine aux attitudes adolescentes pour me livrer à al débauche de mes imaginations? Etait-il ce que tout son être clamait à ses yeux? Je vis la vérité: il était ce qu'il pouvait ne pas être. Il suffisait simplement que je décide qu'il était dieu. Et alors il le devenait, obligatoirement. Mes yeux s'agrandirent, comme eux même stupéfaits de n'avoir jamais caressé de leur regard cette vérité si évidente. Je relâchais sa main, relâchais ma prudence, m'accrochais à son épaules. Sous ma main, sous mes doigts, dans ma paumes, les mèches décolorées se froissèrent dans des crissements aux décibels tactiles. Je me penchais, ni animal, ni humaine, m'emparant de ce besoin de savoir. Si Ève avait décroché la pomme, il fallait que je décroche la connaissance. Le même fruit, séducteur. Mon bras glissa autour de son cou. Mes lèvres près de sa joue.

« Est-ce que tu veux bien être Dieu? »

Besoin urgent, inflexible. L'araignée s'était elle jetée sur sa proie ou bien le vent l'y avait-elle acculée? La pitié pouvait-elle encore exister quand le hurlement de nos âmes ne se camouflait plus, déchiré par cette souffrance qui nous poussait à désirer ce que nous voulions le plus intensément? Je voulais ce que je désirais. Mes doigts effleurèrent les os, la colonne, les omoplates, la chair et la peau. Je restais immobile. Quel monde cruel. Je désirais ce que je voulais. Araignée, dame sombre, dont je me complaisais du rôle juvénile, j'avais mué l'image pour la remodeler selon mes doigts. Mon étreinte, j'aurais aimé la resserrer, posséder de mes bras pleinement son corps. Mais s'il répondit oui, s'il acceptait totalement cet enchainement, alors je me serais enchainée. Je me serais enchainée, bridée par les propres pièges de mes nécessités. S'il était dieu, je serais le diable. Si j'étais l'araignée, il serait autant le papillon qu'il serait la toile. S'il était dieu, alors peut-être n'était-il plus mon jouet. Inouï.

(...)

Il accepta.

(...)

Le lycée s'achevait, comme une promesse vers l'avenir, rejetant toujours un peu plus loin ma toile dans le vent. Je cherchais désespérément à m'accrocher à mes repères, perdant pieds pour la première fois. Le premier homme de ma vie, Vegan, celui là même dont j'avais un jour déclaré avoir dans le futur des enfants avec ses cheveux, me fit découvrir le milieu professionnel du tatouage perçage. Je m'y réfugiais, comme une araignée apeurée rentrerait dans son nid, au contact d'une lumière trop forte. Le diable se découvrait ainsi le besoin de dessiner sur les peaux des gens. Quel art, pour moi. Je me spécialisais, apprenais le métier avec cette passion meurtrière, faisant frémir les crochets et les peaux; jusqu'à ce que mes études me demandent de quitter ma ville. De quitter Vegan. Je n'étais plus vraiment une enfant, et je n'avais jamais été faible, mais devoir m'eloigner du tatoueur dit difficile. Je gardais contact. Lucifer veillait sur ses âmes chéries. Rejoindre Keimoo fut ainsi une des dernières épreuves de mon adolescence, avant de rentrer dans l'âge adulte. Rachetant les lieux d'un ancien tatoueur décidant d'aller faire sa vie à Tokyo, je prenais possession d'un salon de tatouage. En devint le formidable extrémité d'une hiérarchie inexistante. Pour me tenir compagnie, j'employais une jeune femme, très douée dans l'art de manier les crochets. Je l'aimais de ce même amour violent qui m'attachait à tous ceux qui daignaient exister à mes yeux. Et en même temps. Je suivais les cours à Keimoo.
Jolie petite vie d'un diable amoureux des humains.

Années qui passent.
Qui passent.
QUI HURLENT!

... Tsss!

...

Quelle idée étrangement stupide que d'enclencher les bandes sons du film aux connotations aquatiques, alors que j'étais en mode « happy ». Prolongément tentaculaire de ma sensibilité intelectuelle, jusqu'à mon oreille, les sons venaient se heurter, plus délicats les uns que les autres, dans cette harmonie effroyable que representait en soi la piste une, de ce cd aux dix sept pistes. Je me laissais emporter par les caméras américaines invisibles, plongeant dans l'atmosphère troublée d'une eau qui glacée, avait sut jeter sur moi son châle asphyxiant. Mes yeux dérivaient dans le vert émeraude de mon regard nu, et abandonnées dans leur propre grand bleu, mes lentilles rouges sombraient comme des épaves en apesanteurs, prisonnières immobiles de leur prisons de verre. Et de produit d'entretien.
Mes doigts pianotèrent une demie mesure sur le long de l'aiguille. Virevoltante, elle était devenue cette complice, qui loin de céder à la délation de mes crimes, s'abandonnait corps et âme à mon service. Elle éxecutait mes volontés, se pliant à mes désirs, s'enfonçant toujours plus profondément dans les chaires des humains qui glissaient sous mes doigts. Corps déchiquetés par l'esthétisme et le besoin d'être par image, visuellement, je les faisais sortir de mon salon munis d'une nouvelle force. Ils avaient grandis, sous mes œuvres, s'approchant de l'état même de perfection charnelle dont je pouvais les visualiser. Humains, fourreau de chair et de sang, ils devenaient sous les caresses de mon aiguille des sculptures de muscles et de peau que je redessinais au gré de mes besoins. Amours éhontés et fidèles, ils pensaient venir ici pour réaliser ce dont ils avaient envie, mais je ne faisais rien pour les aider. Je ne m'aidais que moi, m'abandonnant au plaisir de travailler leur peau.
Mes doigts se stoppèrent près de la pointe, et je relevais mon regard vers le salon. Pièce calme et détendue de toute présence nocive, je m'y laissais pour nue, ne portant sur moi que la draperie de mes cheveux. Abandonnée à mes souvenirs, le viol du présent n'existait pas, et je me suffisais à me complaire dans l'attitude de succube solitaire. Diable, fille bretonne, et araignée amoureuse des cheveux, j'étais noyé d'orgueil personnel, et imbue d'une personne qui ne se contenait plus. Je prônais en silence, matériellement assise sur ce tabouret isolé au milieu de la pièce. Les clients n'arrivaient jamais à cette heure là. C'était écrit en anglais, sur la pancarte, à l'entrée. Je plissais mes yeux.
Nana... ma prof d'anglais de mes seize ans. Etrange romance que la notre, qui n'avait débuté que sur le charme de ses putains de beaux yeux, au regard acéré, qui avait lacéré dans les fibres de ma myocarde une souffrance tendre. Je m'étais fait masochiste pour la belle gueule d'une prof so british. … Repli de mes lèvres en un sourire carnassier, je me laissais effleurer, inaccessible privation, par la rancune des années passées. Où s'étaient envolée mes heures de séduction adolescentes auprès des femmes ? Mes cajoleries à l'égard des dieux du trains ; ces garçons que je masturbais par la pensées ? Perdus dans les rayons dorés d'un soleil trop haut, je me perdais, caressée par l'idée de grandir.
Grandir.
Dans mon dos, le tatouage avait adapté son corps au mien. Veuve noire, imprimée dans mon échine de fausse vierge blanche, ses mandibules allaient se perdre dans le creux de mes reins, et ses yeux rutilaient de cet éclat indescriptible. Ses pattes, geôlière de mon corps, barricadaient dans une étreinte noire mes côtes et ma poitrine, retenant mes seins dans une caresse immobile et plus qu'amante. Intime de mon corps, l'Araignée s'était faite ma partenaire de mes jeux lascifs, et indéniablement mienne. Pour toute ma vie.

(...)

Titanic continuait son bourdonnement musical, au fond de la pièce. Je fixais mes doigts longs et noueux faire se joindre entre eux les plis du vêtement que j'avais jeté à l'instant sur mes épaules. Draperie secondaire après mes mèches brunes, je fixais dans le miroir ce corps trop mien. Trop mien pour que je l'identifie. La piste huit repassait pour une seconde fois, et je voguais spirituellement dans un océan gelé, jonché des fantômes de mes souvenirs errants. Vegan, amour de maitre, maitre d'amour, fantasme primaire d'une adolescence tourmentée par la folie de mon savoir. Le diable s'était endormi dans ma poitrine quand il avait disparu.
Je pleurais pour de vrai, pour lui.
La douleur ne s'altérait pas. J'aurais aimé tout savoir de lui. Je ne connaissais que le contact de son poignet sur mon dos, tandis que l'Araignée naissait, monstre informe d'encre et de peau, pour devenir son œuvre à mes yeux. Vegan Aston m'avait marquée au fer, à vif. Il m'avait imprimée, ce qu'il avait besoin que je sois. J'étais effacé du monde d'avant, reconnu par le talent de mon sensei. Disparu dans un claquement de portable. Disparu dans le claquement de la porte de son salon. Combien de mots avaient coulés de mes yeux tandis que je l'avais foudroyé par mail pour lui ordonner de comprendre ma souffrance. Comment j'avais été stu^éfaite de découvrir que moi, si fière et si superbe, avait été ruinée mentalement les jours à venir. Et comment mes yeux s'étaient réouverts, quand trois jours plus tard, j'avais reçu un mail de lui. Un putain de quiphe à sa mère, comme il aurait dit. J'adorais Vegan pour ce qu'il était.
Un visage humain.

Un visage humain apparu.
Relevant mes yeux de la chemise trop ample, de ma jupe trop plissée, de mes chaussures trop cloutées, je fixais, comme un noyé face à la bouée de secours qu'on vient de lui jeter, le visage humain, encerclé par les deux mains fines, collé contre la paroi de verre. La paroi de verre de mon salon. De mon salon à moi.
Mes lèvres se tordirent dans un rictus juxtaposant incompréhension et moquerie, et je regardais sans vraiment réagir la femme, ou jeune fille..., cet individu de sexe féminin, quoi qu'il en soit, reculer, en m'appercevant. La surface de la vitre, réfléchissant le soleil, l'aveuglait, et ne lui permettait évidemment pas de me voir avec cette même netteté qui, elle, la détachait à mes yeux. J'étudiais son profil de femme d'affaire, cette coupe de cheveux décalée à ses vêtements, et les courbes de son visage. Jeune. Belle. Mes yeux s'arrondirent dans une expression vaguement inquiète. Que voulait-elle ? Je pivotais l'axe de mon cou dans une panorama de mon regard, qui alla embrasser un marteau, posé non loin de là, sur une table ; comme un appel au crime gratuit. Je chassais cette image lugubre de la tête, et relevant mon regard sur elle, m'emparais rapidement de la boite de Refresh. Plongeant mes doigts dans le serum physiologique, je plaquais mes lentilles contre mes globes oculaires, teintant mes prunelles d'une teinte vermeille, tandis que la porte s'ouvrait en carillonnant. Un sifflement dépité s'échappa de mes lèvres, concerto aux consonances de requiem, et je laissais les secondes s'écouler. Une …, deux.....

Je me reglissais dans la salle.

Face à face plus brusque et moins fugace que l'épisode de la vitre, je la détaillais plus profondément. Regard rubicond sur un visage de porcelaine, je l'écoutais sans mot dire, ôter son imposant manteau. Mets-toi à l'aise, babe, ici, mon royaume est ton empire. Je voulus sourire, alors qu'elle achevait sa phrase.
Voulu sourire.
En fut totalement incapable quand je me rendis compte que trente centimètres nous séparait. Et me plongeaient vers le bas. Bien sûr.
Je tordis mes lèvres dans ce qui fut approximativement un rictus.
Sa phrase restée en suspens avait encore les échos d'une interrogation, aussi relevais-je sur elle un regard empli d'intensité, comme s'il eut été naturel qu'elle parvienne à ses propres conclusions ne serait-ce qu'en lisant sur mon visage. Ce genre de logique arborait chez moi une telle marque de probabilité que cela en devenait effarant. De ce fait, le silence qui s'instaura entre nous quelques instants pesa soudainement lourd. Je souriais, plus chaleureuse.

« Bonjour. »

On commençait toujours par dire bonjour. Leçon un dans le petit manuel. Pouvais-je effrayer les gens quant à l'image que je renvoyais ? Retardée. Quelque part dans ma poitrine, le démon explosa de rire, persuadé d'écouter une très bonne blague. Je ne bronchais pas, l'irritant.

« Je suis Kami Otagame, la gérante de ces lieux. Je me charge du salon, des piercings, des tatouages... »

J'avais pour habitude de questionner sur la nature de la venue des gens. Elle m'avait dépassée. Je penchais la tête, effleurant du regard le tatouage de son cou. Je ne le cachais pas ; le travail était superbe. Retouche, heh ? Mes lèvres formèrent un angle moqueur.

« Je pense que je peux vous faire ça. … Maintenant, ou... pour plus tard ? Je suis libre aujourd'hui, mais je peux vous donner un rendez-vous si vous le préférez. »

C'était un dessin incconu, dont je ne connaissais pas la griffe. Il faudrait que je lui demande, et que je cherche à me mettre en contact avec l'artiste en question, tellement je trouvais ça classe. Un claquement autoritaire de ma langue, sur l'ourlet de mes lèvres, résonnance atypique de mon impatience fit relever mes yeux sur sa jolie face d'ange. J'étudiais son nez, retroussant le mien dans un nouveau sourire, plus poli et complémentaire qu'autre chose, avant de ne tourner les talons, pour aller chercher l'agenda, qui trônait, impérieux, à l'étage. Je lançais ;

« Installez vous dans un fauteuil, j'arrive. »

Et Titanic continuait de bourdonner, avec Céline Dion.


4. Chaton. Violence et découvertes de ces limites que j'ai.

Vague incrédulité qui me submergea soudainement, quand les feux violents d'une voiture glissèrent par la porte encore ouverte, que projetée par dessus mon épaule, la lumière nimba le garçon d'une halo suffisamment important pour que je me fasse une idée de son visage. Pas un frémissement ni même un sourire, plaquée contre sa gorge, l'instrument de métal accordait au mouvement de sa pomme d'Adam une vague progression,- momentanée. Mes yeux fouillaient un visage anguleux, aux airs félins, souligné par des mèches nacrées. J'harponnais l'éclat éteint d'un regard rose. Rose ? Répétition instantané de cette donnée, qui comme un flux électrique, courut d'un coin à l'autre de mon cerveau.

« Daaaaamn. »

Je n'aurais dit mieux, me surprenant à rester immobile face aux échanges rivaux de nos regards étrangers au Japon. Pas nippon, le garçon sous mon dard se faisait objet de mes investigations silencieuses, devenant par la totalité de ce qu'il était ce qu'il devait obligatoirement être à mes yeux. Indéfini. Je cherchais à comprendre, fouillant dans les tiroirs de mon encéphale qui réglait avec harmonie quelque chose qui l'instant d'avant avait été chaos intense. L'explication allait et venait, et du bout des doigts, je cherchais à l'attraper, courant sur ma toile invisible.

« J’suis un p’tit chat égaré . . . You see ? Et monsieur le chat avait les pattes trop courtes pour continuer à avancer dans la tempête . . . »,

Je laissais un vague glissement de mes yeux s'accaparer la vue de la neige, dehors, puis rivais de nouveau mes yeux sur le garçon. Sans jamais lâcher votre emprise, surveillez tout autour de vous. Mes lèvres s'étiraient en un sourire étourdi par le souvenir on ne pouvait plus futile. Un petit chat égaré viendrait-il se permettre un ronron contre la patte d'une araignée ? Où avait-il vu cela, sourit le daemon de ma tête. Je plissais les yeux dans un feulement silencieux, étincelant à peine plus la colère qui était déjà inscrite dans les pupilles sanguines. Pupille qui accrochèrent aussitôt le mouvement de la main blanche se soulevant à la hauteur de mon visage. Ecarquillement de mes paupières françaises, je laissais s'activer la partie folle de mon cerveau, dans des psaumes d'irrévocable surprise. Noooooooooon ? Il n'allait pas oser faire cela ? Compte à rebours très rapide, le contact du revers de son ongle sur ma peau déclencha la sensibilité de centaines de capteurs. Qui tordirent, dans mon esprit, la violence de l'intimité. Il touchait.
God. God. God. God.
Goooooood !
Mes yeux hallucinés dans une mydriase féline, je reculais, avançait mon esprit, dans des spasmes violents, horrifiée. Il osait ! Non, sérieusement ! Il osait ! Je reculais, allais et venais dans la vaine tentative de me calmer ; le blasphème odieux qu'il effectuait sur ma personne se ressemblait, à mes yeux, à un viol à ma personne. Je refusais qu'un humain me touche sans ma permission. Furibonde, j'observais le gonflement de sa gorge, cylindre de chair dans lequel se noyait des moqueries trop hideuses pour que je les supporte. Des rires, un rire, en continu, qui s'éleva, pour venir, par son excitation, narguer la pointe du dermographe.

« Tu tuerais un p’tit chat inoffensif et frigorifié ? Tu le perforerais, tu lui ferais mal ? Hm ? »

Goooooooood !
Les ombres portées de mes yeux jetaient sur lui le dernier avertissement. Le seuil à ne pas franchir, cette ligne verte où même les souris bénies ne pouvaient échapper à ma haine. Le seuil de mon besoin d'être totalement non-moi. Qu'il me touche, il touchait le diable en personne, décidé à ne pas oublier le visage de quiconque défiait l'exploit de Sémélée. Crochetant des doigts son col, je le soulevait, à la hauteur de mon visage, forçant l'hilarité personnifié à affronter la Colère. Le claquement de la lame vint perforer la constante irrégularité de ses euphories, quand dans une explosion sonore, mais brève ; la lame du dermographe perfora d'un coup sec le lobe droit de son oreille. Un mouvement insaisissable, presque aussi rapide qu'un éclair.

« Tu refais ça, chaton, c'est le front que je vise. »

Défi relevé par l'absence soudaine de sentiment dans mes yeux, je me relevais, passant au dessus de son corps, l'ignorais quelques secondes pour le contourner. Sans un mot, sans un bruit, mais comme une ombre désireuse de conserver tout pouvoir sur l'immensité de son royaume, je laissais au garçon la possibilité de faire ce qu'il voulait ; par exemple dans la persuasion de m'être invisible, une fois sortie de la pièce. Erreur, ou pas ? Je fouillais les placards de la salle de bain, la maison toujours plongée dans les ténèbres d'une panne d'électricité. Mes mouvements secs et rapides alertaient certainement l'individu de mon activité, puisque de toutes façons, je revins vers lui, quelques instants plus tard ; déposant face à lui Bétadine et compresse. Ohhhh, bétadine, produit aimé de mes fantasmes médicaux. Un tube jaune, à l'aspect si meurtrier, qui avait su conserver toute la splendeur du dantesque de son contenu. Un liquide épais et sanguin, qui se révélait, à chaque fois que je le découvrais, comme l'idéal du sang. Ni rouge ni marron, j'imaginais le burlesque d'un rêve consistant à me baigner totalement dans un bassin empli par de la Bétadine. Tâchant ma peau dans des arabesques lourdes et magnifiques, j'imaginais le viol des couleurs, les unes entre les autres.
Goutte à goutte assombrie par la luminosité faible des lieux, j'appliquais la Bétadine sur la compresse, et allait comprimer le lobe blanc du garçon en pinçant entre mes doigts le morceau de chair. Je compressais quelques secondes, puis me relevais. La bétadine toujours en main, comme un Graal mystique, je me détournais, pour aller fermer la porte. Le claquement de la porte contre la neige et le froid. Rejetant mes longues mèches brunes en arrière, je tournais lentement le regard vers le garçon, pour mieux m'immobiliser, au vu de la situation. Il me surprenait. Pourquoi être rentré chez moi ? Je supposais, murmura une voix, qu'il n'avait pas menti.

« Pauvre petit chat empêtré dans la toile de l'Araignée. »

Murmure cynique, soufflé du bout des lèvres. J'imaginais.

« Tu veux peut-être que je recommence ? Plus doucement, en te prévenant. »

Un rire sans joie extériorisée, mais pourtant si palpable dans ma poitrine. Il s'agissait d'un art ; percer. Un art auquel je me livrais, pour mieux me perdre dans les abysses de mon narcissisme transposé sur les corps de mes clients. J'avançais jusqu'à lui, glissant mes doigts contre son visage, dessinant de ma paume les angles graciles de son visage.

« Ou peut-être que tu es là pour me laisser te peindre le corps... ça ce serait cool, hein ? »

Mon ongle pivota sur une pommette ferme, et y tordit la peau, en enfonçant l'ongle. Mes yeux cherchant à défoncer les barrières de l'impassibilité de son rire fou. Qui était-il ? My sin against God.

« Je te laisse sortir sans appeler la police si tu me dis ton petit nom, chaton ? »

Un sourire coula sur mon visage, méprisable.


5. Vegan, je t'aime, salaud.

Longues artères saupoudrées de vies, les longues files d'attentes vibraient devant les stands, dans des amas de foules. Je traversais en ces silences des agglomérations d'enfants et d'adultes, de troisième âge et d'adolescents distingués, tous accrochés les uns aux autres par cette excitation commune de la foire. Les rires et l'euphorie gamine qui pouvait énerver aussi bien qu'exalter, songeais-je, en me glissant auprès de deux ados, aux portraits défaits par la cigarette. J'examinais leurs ongles noirs et longs, lacérés par les dégâts du manque de soin, et leurs lèvres retroussées dans une moue qui se voulaient sexy. Les paupières tombantes, fardées d'un noir vulgaire, leur propre détachement au bonheur se lisait sur leurs bajoues grasses. Je me détachais du groupe opulent qui m'avait retenu à elle, et continuais ma folle course au ralenti : marcher à travers toutes ses personnes si heureuses, si enfantines, pour une journée. Mes oreilles hermétiques aux sons trop « Krach » de l'extérieur, je me concentrais avidement sur les déhanchés vocaux de Lady Gaga, jouant du support musical, pour m'improviser des pas de danses me permettant de me faufiler entre les épaules trop hautes.
Araignée sombre, comme toujours, j'avais dénudé mon dos, aujourd'hui. Étrangement étrange. Port d'un soutien-gorge adidas, qui comprimait ma poitrine dans un maintien terriblement efficace, le haut lui ne se privait pas de dévoiler la veuve noire tatouée. La tête noire de l'animal s'offrait aux regards, dans le creux de mes reins, et je sentais se poser sur mon échine des yeux plus intrigués qu'autre chose. Agréable sensation, à laquelle je répondais par un déplacement constant de mon corps, l'araignée se faisant capricieuse.

(…)

Arrivée devant un attroupement de garçons surexcités, je glissais mon regard par dessus leurs épaules, constatant avec une certaine surprise que la cause de leur fébrilité correspondait à la personne d'un punching-ball. Pauvre objet. Admirant avec quelle virilité inégalée les garçons frappaient dans l'objet, dans l'espoir d'atteindre des records, je lâchais un ricanement, affectée par le manque remarquable de puissance et de précision à la fois. Si l'un bandait tout ses muscles dans un crochet droit fulgurant, il ne visait que médiocrement sa cible, ce qui ôtait une partie considérable de la réussite de son coup. Or, si l'un visait parfaitement bien le centre du sac de cuir, il risquait à chaque secondes de se briser le poignet, en vu de son manque de vigueur. Quelle pathétique bande de macho en herbe, songeais-je, terriblement féministe, sur le coup. M'approchant sans hésitation, je glissais mes doigts sur l'épaule tatouée d'un des asiatiques, et croisant son regard, lui sourit, dans la plus charmante politesse française. Mes yeux rouges rencontrèrent les siens, et je vis aussitôt le doute se propager dans son organisme, comme une encre diluée dans de l'eau. Ô fantasme délicieux. Je lui offrait mon sac et mon mp3.

« Dis, tu me gardes ça ? Je veux essayer. »

Ils ricanaient, certains, ô, les monstres. Les monstres qui riaient de leur propres défaites. Pauvres enfants, élevés si loin des valeurs amazones. Je me faisais mégalomane, encore, mais rien que pour eux. Calculant la distance, et n'hésitant pas à venir soulever ma jambe pour adapter ma distance, je les vis moins rire. Les règles avaient-elles été fixées à ce stand ? Y'avait-il droit de frapper avec les pieds ? Ça ne m'importait peu, bien décidé à savourer une victoire sur un groupe de garçons inhibés dans leur supériorité virile. Je reculais d'un pas, savourant mon choix vestimentaire de ce matin. Un mini-short, rien que ça. Le genre de vêtement qui semblait dire à la fille qui le portait, elle même : « vas-y, écarte les cuisses. ».
Écarte les cuisses. Écarte les, encore, encore, allez, et surtout place bien tes pieds. Sans oublier l'ouverture de tes chevilles. Dès que tu es prête, tu lèves, tu lèves le plus haut, et d'un coup, tu détends. Entraîne toi à cela. Quand tu auras compris ce mouvement, tu apprendras à pivoter le bassin. La clé ; c'est la découpe des mouvements. Les indices ; visualisation, précision, vitesse, puissance. Paaaaaaaaaaaaaaf. Mon pied heurta le sac de cuir avec un claquement sonore, et alla frapper une petite cible, située sur le côté. Dans un défilement de chiffre, le record explosé, et un sourire satisfait, je récupérais mes affaires, et guillerette comme une gosse, m'éloignais vers d'autres aventures. Ô joie.

(…)

Les vapeurs sucrées s'élevaient de la confiserie comme des vapes tentatrices, ayant pour unique objectif de me plonger dans leurs étreintes exquises. Oh dieu que cet endroit me faisait devenir encore plus enfant que je ne l'étais déjà. Je contemplais, les yeux animées d'une rage folle de ne pouvoir tout choisir, les trésors de sucres qui s'étalaient sous mes yeux, sinistres joyaux. Pomme d'amour, chichis, caramel, glaces, barbe à papa...etc. Décidant finalement de ne pas pleurer pour amadouer le vendeur de me laisser prendre tout ce que je voulais, j'optais pour une énorme glace à l'italienne, coulis framboise. Oooooh dieux, que je vous aimais d'avoir inventé les humains, et dans votre grande miséricorde, de m'avoir créé après avoir créé celui qui avait créé la glace à la framboise. Oh oui, je vous aimais grave, là.

Glissant ma langue le long des saillantes ondulations de vanille, j'étalais les coulées rouges de la framboise, dans un picotement délicieux des papilles. Oh dieu, oh dieu, ne cessais-je de répéter, en me glissant vers un manège, veillant attentivement à ce que personne ne s'approche de moi, ne fasse un mouvement brusque vers moi, ou tente ne serait-ce qu'effleurer ma glace. Le premier qui oserait détruire mon nuage d'orgasme papillaire irait affronter Satan, après s'être fait massacré les vertèbres. Et accessoirement embrassé le bitume. Rageuse, teigneuse, je plissais mes yeux, mon regard rubis glissant sur les têtes noires des asiatiques en foule autour de moi. Le manège débutait son tour, et me stoppant, je regardais la lente progression des enfants dans le mouvement rotatif d'un rêve éveillé. J'aimais les manèges. À peu près autant que j'aimais les balançoires et les tourniquets. Tout ce qui avait la possibilité de me faire vomir en cas d'excès était béni, à mes yeux. Pas par souci vomitif. Simplement parce que je considérais que le jouet côtoyait, dans ces cas là, le danger. Et quel plus adorable paradoxe que celui-là ? Un piège mielleux, auquel je ne pouvais résister. Attendrie, et presque hypnotisée par le mouvement de la toupie géante, je ne sentis pas tout de suite la présence qui se pencha au dessus de mon épaule, et dans une charmante approche, me foutre la plus énorme frousse de ma vie en chantonnant un remix personnalisé. Sursautant au nom de « Kami », effarée par l'accent typiquement irlandais, je me retournais avec le sang bouillonnant. Gosh, ne pas toucher la glace, je l'aurais fait fondre sur le coup.
« Youuuuuu... »
Vegan Aston, en cher et en maître.
Quelle dinguerie.
Sans que je ne sache véritablement comment, ma glace se retrouva soudainement sur son T-shirt et sur ses chaussures à la fois. Décrochant très lentement mes yeux de ceux de Vegan, j'affrontais la vérité immonde, admirant l'énorme tâche de coulis framboise à la vanille qui s'étalait, écarlate, sur le haut de Vegan. Grands instants de solitudes, où, pendant une bonne année-lumière, au moins, je cherchais comment j'avais fait pour réaliser cet acte, puis étrangement, mes mains prirent vie d'elles-même, et agrippèrent le T-shirt de Vegan, en plein dans le coulis.
« VEGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!!! »
Non, ne pas pleurer. Je n'avais d'ailleurs pas la moindre idée de ce qui était le plus dramatique. Lui ou la glace. Et ce choix m'horripilais, j'avais l'impression d'avoir le cerveau décroché. Mon visage déformé dans un masque tragique, je quémandais l'aide d'une personne bien intentionnée. Que quelqu'un m'explique ce qu'il faisait là, pourquoi là, pourquoi, et comment, dans quel but avait-il homicidé avec autant d'ignominie ma glace à la vanille, sorbet géant, avec drapage coulis framboise, putain...

« Est-ce que tu te rends compte de ce que tu viens de faire ? »

Je lâchais son T-shirt, au bord des larmes, et les mains écarlates, aplatissais mes doigts sur ses joues, veillant à bien étaler son crime sur son visage. Sale monstre. Dieu que j'étais heureuse de le voir, pourtant. Reculant, j'affrontais une seconde crise de nerfs.

« Oh non... Tu n'as jamais cessé de grandir, depuis ? Pas possible, j'étais persuadée d'avoir un jour pu atteindre ta taille. C'est dingue, j'ai envie de t'étrangler pour la glace alors que j'ai l'impression que ça ne sert à rien, que ce n'est pas important, et puis il faut aussi que je te dise que je suis fiancée à Dieu, et que de toutes façons, ça ne sert vraiment à rien de payer des glaces aussi cher, bordel, si c'est pour les retrouver par terre, et puis je m'étais promis de bousiller celui qui niquerait ma glace, sauf que c'est toi et je ne peux pas te bousiller, parce que voilà quoi. Ooooh, c'est nul, bon sang. Et... Vegan, t'as un lapin en peluche ... dans la main. »

Ecarquillement stupéfait de mes yeux, j'essayais de remettre en ordre mes idées, exercice compliqué quand la logique se fit d'elle-même. Soit une meuf, soit un gosse, hurla quelqu'un dans mon cerveau. Cherchant des yeux autour de Vegan, mon regard tomba sur le manège. Les enfants étaient trop loin pour que j'identifie une quelconque ressemblance avec Lord Veggy. Pourtant le manège s'arrêterait bientôt. Un gigantesque sourire barra mes lèvres, dans une furieuse extériorisation de ce qui me semblait important.

« Tu m'as manqué ! »

Vegan, devant moi, avec de la glace étalée partout, par mes soins, avec une peluche géante de lapin à la main.
Réjouissant.

6. Tempête.


Je lève les yeux.
Je hurle cette violence qui se déchaine.
Où, comment suis-je arrivé ici, pour ce bateau qui me tentait d'un baiser visuel? Je ne bouge plus, le talon massacré par les dictatures de tendons déchirés. Sur moi, la pluie s'abat. Je hurle, et l'Araignée se mouille, dans le noir des éclairs.
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Sacha Mckinley

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MessageSujet: Re: 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame] 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  Icon_minitimeVen 31 Aoû - 11:22

    Je fais l'admin indigne et je te valide avant d'avoir tout lu parce que le temps que je finisse, on sera en 2013 haha... Oui je lis très lentement, mais de ce que j'ai vu j'aime beaucoup ton style Wink
    C'est avec plaisir que je te valide ! Amuse toi bien sur LS Wink
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Kami Otagame

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*fou rire*

Merci à toi.
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MessageSujet: Re: 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame] 私はクモです: ou comment sucer les perles de rosée accrochées à la toile de l'araignée. [Kami Otagame]  Icon_minitime

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