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 You can't buy what you can't find — Cassidy

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E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

♠ AGE : 38
♠ COPYRIGHT : Law S/Noir Strider.
♠ STATUT SOCIAL : Célibataire.
♠ EMPLOI/LOISIRS : Étudiant en médecine, 9ème année.


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MessageSujet: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeMer 2 Mai - 23:18

Don't look like satisfaction
And I don't care what you do

    — Je vais vous prendre une Royale. ... Une Royale, j'ai dit. Grande. Avec une bouteille de cola... Du coca oui, si vous voulez, je m'en fous. Vous voulez pas que je vous l'épelle aussi ? ... Oui, c'est tout.
Un appel laborieux et une employée aussi aimable qu'une porte de prison plus tard, la commande était passée. Il paraît que l'accent britannique passe mal au téléphone. Il paraît que les caissières de pizzeria ont du mal à comprendre. Il paraît qu'Andrew Seamore n'avait vraiment pas la tête à expliquer que le lien entre « coca » et « cola » était pourtant à la portée d'un arriéré mental aveugle et sourd. Il paraît. Il paraît, aussi, qu'Andrew Seamore avait eu une journée de merde. Il avait passé sa matinée à se prendre la tête avec une vieille conne de l'hôpital pour qu'elle daigne lui délivrer sa fiche de paie — il fallait bien qu'il vive, il n'avait que son « congé forcé » pour ça —, il avait perdu son après-midi à chercher son abruti de chat dans le parc. Il n'avait vraiment pas envie de gâcher sa soirée aussi. Allongé au fond du canapé, il alluma nerveusement une cigarette alors que le matou grimpait sournoisement au creux de ses épaules. Une de plus, une de moins. Ses lèvres s'étaient détendues en des volutes de fumées, comme si s'empoisonner avait été la paix dont il avait eu besoin toute la journée. La cigarette était d'une toxicité dangereuse et vicieuse mais également un des meilleurs antidépresseurs qui soit, c'est indéniable. Et il n'avait aucune envie de se bourrer de cachets jusqu'à la fin de ses jours. Après tout, la journée était maintenant terminée — hormis s'étouffer avec sa pizza et se faire agresser par son chat, qu'est-ce qu'il risquait ? Cette seule pensée le réconforta presque alors que ses doigts grattouillaient doucement la gorge de l'animal. La journée était finie, et il lui restait la nuit. La nuit pour récupérer, la nuit pour repartir du bon pied. Se détendre, fumer. Apprécier le calme, aussi. Surtout. Il remerciait la nuit pour ça — son calme un peu sordide, un peu mensonger, pour sa paix un peu fausse, un peu exagérée. Non, définitivement, son karma serait un beau salaud s'il se permettait de foirer encore un peu sa journée. Il comata longtemps comme ça, le chat ronronnant paisiblement sur son ventre et la télé coincée sur un téléfilm d'une chaîne allemande sous-titré en français. Le pire, c'est qu'il comprenait. Trop longtemps, d'ailleurs, tiens. Il y avait combien de temps qu'il avait dû tout répéter à une gourdasse au téléphone ? Un quart d'heure ? Une demi-heure ? Longtemps, très certainement, oui. Trop longtemps. Son estomac le lui certifiait. Il n'y a pas de meilleure horloge que la faim.

La cigarette avait eu le temps de se terminer et lui restait là, regagné par cet agacement perpétuel qui ne le lâchait pas, qui ne voulait plus le lâcher, comme fondu dans son sang jusqu'à nouvel ordre. Il fallut attendre encore un peu avant le coup de sonnette. Et si Andrew était parfois patient, ce n'était jamais pour ça. Lorsqu'il avait faim, lorsqu'il était fatigué, lorsqu'il était oppressé, lorsque, tout ce qu'il voulait, c'était se défouler et puis se calmer pour se goinfrer, la patience ne faisait même pas partie de son vocabulaire. Définitivement pas. Poussant d'un léger coup de pied le félin qui s'obstinait à s'empêtrer entre ses jambes, pieds nus et passablement agacé, il ouvrit la porte. Le verdict était tombé — livreur en retard et pizza probablement déjà froide au rendez-vous.

    — T'es en retard, gamin, lâcha-t-il d'un air détaché alors qu'il s'allumait une nouvelle cigarette. Enfin je veux dire vraiment en retard, pas genre de cinq-dix minutes ; si t'avais été ambulancier et que je t'avais appelé pour une pauvre ouverture à la con, j'aurai presque déjà eu le temps de me vider de mon sang.
Un fantôme brumeux s'échappa de ses lèvres et, regardant le type de haut en bas, il s'appuya contre l'encadrement de la porte.
    — Je préviens, je paye pas pour ça. T'as deux solutions, soit je vais vaire ma vieille pute larmoyante auprès de ton patron, soit tu te démerdes pour me trouver de la bouffe chaude maintenant, sachant que mon four/micro-ondes est mort.
Profiter de toutes les occasions possibles et imaginables pour faire chier les gens, lui ? Je vous en prie ; vous êtes d'une mesquinerie...

[Pardon, c'est super court. x_x]
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B. Cassidy Hudson

B. Cassidy Hudson

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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeJeu 3 Mai - 0:20

Depuis un certain temps j'avais l'impression que je me faisais à la vie canadienne. J'avais l'impression que la vie était plus simple et surtout moins emmerdante. Mais en me réveillant ce matin (ou plutôt cet après midi), je me rendis compte que cette sensation était due au fait que j'étais en vacances. Malheureusement, ces vacances prenaient fin maintenant. Certes comme toujours il y avait eut des éléments perturbateurs à ces jours de repos : pour n'en citer que deux je vais dire ma mère et ma demie soeur. Depuis le terrible orage qui avait éclaté à Thunder Bay, mon beau père rêvait de me casser la gueule, ma mère elle, rêvait de me virer de la maison, je ne savais d'ailleurs toujours pas pourquoi elle ne l'avait pas fait... Probablement parce qu'elle s'était vite rendue compte que la température était moins clémente qu'à Liverpool, et que cette fois, si elle me foutait dehors, je finirais certainement mal. Pour couronner le tout, Julianna passait son temps à écouter les mêmes chansons barbantes, ce qui avait le don de me faire sortir de la maison en mode furie.
Pourtant, aujourd'hui je reprenais le travail. Je profitais donc de mes derniers instants d'amour incompris avec ma PS3 et GTA IV. Peut importe la musique en fond sonore, peut importe les incessantes apparitions de ma mère dans ma chambre pour me dire que j'allais devoir me lever. Cet après midi, j'allais le passer à me détendre.

Malheureusement, ces derniers instants de détente passèrent trop vite. Sans m'en rendre compte j'étais déjà en retard pour le boulot. J'enfilais mon nouveau manteau, il était nettement plus classe que cette doudoune blanche qui me faisait ressembler au bonhomme Michelin. C'était un manteau noir, descendant jusqu'aux fesses dans une matière que je ne saurais identifier, mes connaissances en matière de mode s'arrêtant au mélange de couleurs.
J'arrivais à la pizzeria en quelques minutes mais mon retard grandissait de plus en plus. Je priais pour que le prochain client soit June. Au moins elle comprendrait mes problèmes de conduites et également; cela signifierait que je passerais un bon moment. Seulement, ce n'était visiblement pas mon jour de chance. Je pris le papier avec l'adresse : Brodie Street, n°131. Non, ce n'était définitivement pas quelqu'un que je connaissais. Dommage.
J'enfourchais mon scooter aussi vite que possible mais même si le temps s'était radoucit, il y avait toujours quelques plaques de verglas sur le macadam, me ralentissant fortement. Et puis... C'était sans compter que j'avais encore la fâcheuse tendance de rouler un peu sur la gauche. Décidément, je n'étais vraiment pas fait pour conduire ici. Je mis un bon quart d'heure pour arriver à destination. A ce moment, je ne me préoccupais plus vraiment de mon retard. J'espère simplement que le client soit indulgent.

Ça ne fut pas le cas. « Pardon ? » Sa première réplique me laissa bouche bée. Le client à toujours raison, le client à toujours raison, le client à toujours raison. Bien se comporter avec les clients étaient l'une des premières règles que l'on nous apprenait ici. Pour le moment, je n'avais jamais eu à prendre sur moi. Toutes mes livraisons s'étaient à peu près bien passé. Pourtant, celui là, celui du 131 Brodie Street, je sentais bien qu'il allait me donner du fil à retordre.
Je le laissais terminer ce qu'il avait à dire avant de m'emporter. Je sentais les muscles de ma bouche se crisper mais je réussis finalement à faire un léger sourire totalement faux cul. « Uhm... Désolé monsieur, pour ce retard. » J'essayais de bien parler mais ces mots sonnaient tellement mal sortant de ma bouche. Je n'aimais pas le regard qu'il me lançait. Il avait beau être plutôt pas mal, je n'allais pas me laisser faire comme un soumis ; Alors je repris, un peu plus sûr de moi. « Je comprends votre exaspération mais je suis dans l'incapacité de vous procurer ce que vous me demandez... Mais je suis sûr que nous pouvons trouver un arrangement » Je me mords la lèvre légèrement « Et je ne suis pas ton chien alors tu me parles autrement, mon vieux, ok ? »


Ne t'inquiète pas, c'est nickel :)
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E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeJeu 3 Mai - 14:01

Et je regarde amusé tous ces gens travailler
Amasser, engranger sans jamais s'arrêter

    — Et je ne suis pas ton chien alors tu me parles autrement, mon vieux, ok ?
Le mot lui fit hausser un sourcil. Il était bien tombé, c'était indéniable. C'était un genre de petit bonhomme à grande gueule qui ne savait pas s'écraser lorsqu'il le fallait. L'espace d'un instant, Andrew avait presque vu voir une espèce de décalquage de sa propre personnalité, en un peu moins tête à claque, en un peu plus susceptible. La colère journalière qui l'avait saisi le quitta doucement et, la cigarette entre les doigts, un sourire se traça sur ses lèvres. Il était bien tombé, oui. Il était tombé sur ce genre de petit mec un peu facile à titiller, un peu marrant à embêter. C'était bon enfant, de toute évidence, il n'allait jamais bien loin, mais c'était déjà ça. Il était tombé sur un de ces types qui savent répondre, qui savent se défendre. Allait-il être en retard pour sa prochaine livraison, à s'acharner contre le connard du 131 Brodie Street ? Allait-il perdre le fil du temps, à s'énerver contre ce type emmerdant ? Peut-être qu'il était réputé pour son retard, peut-être que c'était un peu la honte du service, peut-être que c'était la connasse au téléphone qui avait insisté pour que ce soit ce petit mec là, mignon mais un peu idiot, qui fasse la livraison au putain de rosbif de Brodie Street. Peut-être qu'il était brimé au travail, que son patron était un tyran fumeur de cigare et qu'il faisait ce boulot afin de nourrir ses dix frères et soeurs et guérir sa mère malade. Peut-être, encore, que c'était juste un livreur sur une dizaine, que c'était juste un gars comme ça, pas différent des autres, un type normal, un mec sympa qui, une fois terminé le boulot, emprunte le même chemin chaque soir, se couche à côté de la même nana le même soir, et recommence le lendemain. Ça pouvait être tout un tas de choses, un milliard de combinaisons possibles, et il était tombé sur celle-ci, il était tombé sur ce moment-là. Le sourire s'était fait en coin et, détendu en une espèce de calme provocation, il avait ramené la cigarette à ses lèvres. Plus qu'être bien tombé, il avait tapé dans le mille.
    — Oh, c'est qu'il se défend en plus ? Non, vraiment, je suis content, je tombe toujours sur des carpettes, il y en a même une qui a fondu en larmes sur mon palier et au final j'ai dû partager ma pizza pour qu'elle s'arrête. Mais bon ce n'est pas parce que j'applaudis ton courage que ça veut dire que j'ai plus la dalle. Moi je dis ça pour toi hein, je peux aussi prendre mes petits pieds et bouger voir ton patron pour déplorer le service abominable qu'il offre aux honnêtes gens... Ma conscience n'en est plus à ça près, et je suis pas bien connu pour mon indulgence, tu vois ?
Faisant un vague rond de fumée, il vira d'un mouvement de jambe le chat qui cherchait à se faufiler entre ses pieds. Arriviste de première heure, tout ce qu'il cherchait, sûrement, c'était de se faire bien voir le temps de récupérer la pizza qu'il guettait sagement. Sérieusement, il devait être le seul mec sur Terre à avoir un chat mangeur de pizzas. Chassant de nouveau le chat qui tentait de grimper sur son épaule, il lança un regard léger au livreur.
    — Tiens petit, tu nous viendrais pas d'Écosse des fois ? Ça m'étonne que la grognasse qui prend les commandes au téléphone te fasse pas chier avec ça. Moi-même elle m'a fait répéter, alors qu'est-ce que ça doit être pour toi...
Il avait lancé ça sans se sentir vraiment concerné, coinçant de nouveau la cigarette entre ses lèvres. C'était presque familier, cette façon de parler, c'était presque universel. Il parlait comme ça à presque tout le monde, pourquoi faire une exception pour un livreur de pizza en retard ? Le vouvoiement était presque ironique, dans la bouche d'Andrew Seamore, et il n'était pas dit qu'il s'embêterait à vouloir se plier aux règles de la bonne conduite. Il était poli, et l'avait toujours été, mais il y avait des limites — on avait toujours employé le vouvoiement pour se payer sa tête, alors pourquoi ferait-il les choses différemment ? Les choses étaient là. Lui avait faim, le livreur était en passe de s'énerver. Il avait sûrement froid, Andrew était pieds nus. Il avait tout son temps, et le mec avait sûrement de quoi enchaîner jusqu'au bout de la soirée, retard ou non. Il n'avait plus qu'à se lancer — au mieux, à jouer avec le feu, il ne ferait que se brûler. Ce n'était pas comme si ça serait la première fois, ça n'allait sûrement pas être la dernière fois. Et il ne s'appellerait pas Andrew Seamore s'il daignait faire preuve de décence.
    — Écoute. T'es tombé sur un client con, moi je suis tombé sur un livreur en retard. T'as peut-être pas envie de perdre ton taff, et moi j'ai envie de bouffer. Ça se vaut, non ? C'est pas comme si je te prenais pour mon chien, bonhomme, je ne me permettrai pas. Je suis un gentil, moi, ça se voit, non ? Moi je fais ça pour toi, hein... C'est de la pure gentillesse, presque. Tu vois, si tu avais été voir mon voisin, t'aurais été castré par un de ses trois chiens et il se serait démerdé pour te faire virer. Alors que moi, je veux juste que tu trouves un truc pour réparer ta connerie. C'est pas comme si c'était la mère à boire, hm ? Tu me trouves ça, je te paye le prix de la pizza, et personne n'en sait rien. Après, si tu fais encore la forte tête, je suis aussi un très bon acteur.
Il se pencha vers lui, le regard encré dans le sien, ce foutu sourire qui ne décrochait pas de ses lèvres, et il prit une mine totalement désolée doublée d'un léger agacement.
    — Oh oui Monsieur, il était vraiment très en retard. Ce n'est pas dans mes habitudes d'être mesquin, je vous assure, mais j'avais besoin de cette pizza, je suis au chômage et mon médecin a diagnostiqué le SIDA à ma pauvre mère, et si encore il avait été poli, s'il s'était excusé... Mais non, il a presque shooté dans mon adorable petit chat, vous comprenez ? Il m'a même forcé à payer en me menaçant, en me disant qu'il avait mieux à faire. Je ne veux pas qu'une âme innocente se retrouve au chômage par ma faute, je sais comme c'est dur pour eux de nos jours, vraiment, mais j'aimerai tout de même que vous fassiez quelque chose...
S'arrachant à son rôle sans crier gare, il s'appuya de nouveau contre l'encadrement de la porte et lui lança un sourire calme.
    — Je peux continuer des heures comme ça. C'est comme tu veux, moi, ça me fera du bien de jouer un peu la comédie, ça fait une éternité que j'en ai pas eu l'occasion. Tout joue sur toi, gamin.
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B. Cassidy Hudson

B. Cassidy Hudson

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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeJeu 3 Mai - 19:04

Ok, c'était peut-être parti un peu vite mais je n'avais nullement l'intention de me faire traiter comme une sous merde par un canadien. Pourtant, je remarquais en fait qu'il avait un accent plutôt british. A cet instant j'étais partagé. J'avais envie de le prendre dans mes bras tellement la compagnie des anglais (leurs accents inclus) me manquait mais j'avais également toujours envie de lui en foutre une pour le vocabulaire qu'il utilisait envers moi. Depuis quand un parfait inconnu se permettait de m'appeler Petit et bonhomme. Mon ego le prenait un peu mal mais je n'allais pas me faire prier pour répliquer. Il remarqua mon accent à son tour. Oui... Cet accent écossais est définitivement un handicap. A mon tour je le tutoyais.

« Tu as totalement raison, je viens d'Ecosse en effet mais s'il te plait arrête de faire le mec qui connait tout. Ok, tu as reconnu mon accent mais en même temps ce n'est pas très difficile, tu prétends que celle qui t'as répondu au téléphone est une grognasse mais quand je te vois je me dis que si c'était le cas, alors c'était justifié et qu'elle a probablement été le plus aimable possible parce que je n'ai jamais eut aucun problème avec elle.»

Bon ok, peut-être était-ce un mensonge. Peut-être que oui, je devais répéter mes mots plusieurs fois pour qu'elle me comprenne mais c'était réciproque donc je n'avais rien à dire. Eh puis... Je ne voulais pas donner raison à ce mec. J'étais vraiment mal tombé et le voir avec sa cigarette me donnait l'impression qu'il me narguait. Je ne savais pas comment réagir face à ce client.
Il me menaçait de perdre mon job et honnêtement, je ne pouvais laisser cela se produire. J'en avais trop besoin, surtout depuis que l’atmosphère à la maison s'était encore plus tendue. C'était à croire que j'avais trouvé un parfait inconnu qui avait décider de m’emmerder encore plus que Julianna ou que ma mère.
Il était bon acteur, je devais l'avouer et le coup de la mère malade fait toujours craquer les gens. Je devais donc faire preuve de plus d’imagination pour ne pas le laisser gagner trop de terrain et me soumettre à ces règles. Non, c'était hors de question. Et pourquoi se comportait-il ainsi avec moi ? Certes j'étais en retard mais au meilleur des cas il aurait eut une réduction sur sa prochaine pizza et le tour était réglé. Mais non. Il voulait jouer à "qui est le plus con?" et c'était un jeu auquel j'adorais jouer.
Son regard était pesant et parfois oui, je regardais ailleurs. Non par peur mais tout simplement parce que je n'étais pas vraiment à l'aise. Il restait un client que même s'il n'était pas satisfait, je devais fais mon maximum. Le maximum n'était en aucun cas allé chercher de la junk food chez l'un de nos concurrent. Et puis, il était vraiment canon. Ça me faisais mal de l'avouer mais son regard bleu un peu mystérieux était très perturbant.
Je me repris, le fixant du regard mais sans le sourire hypocrite cette fois.

« Je vois, tu veux jouer. Eh bien on a qu'à jouer alors mais arrête tout de suite de m'appeler gamin. Tes menaces sont très effrayantes tu sais ça ? Mais fait attention parce que maintenant je sais qu'il y a un connard qui vit au 131 Brodie Street... Et si je n'ai plus d'emploi, je vais avoir du temps à perdre. Alors oui... fait attention, il se pourrait bien que les nuits ou je m'ennuies, mes origines écossaises resurgissent en jouant de la cornemuse devant la fenêtre de la chambre. »
Mon visage s'était durcit mais je ne savais pas jusqu’où Monsieur l'enfoiré pouvait aller.
« Alors tu vas gentillement payer cette pizza et je vais te donner un bon de reduction pour ta prochaine commande… Vu comme s'est parti entre nous, je comprends si tu ne me laisse pas de pourboire. » Je souris. J'étais un bel hypocrite oui. « Ensuite, vu que tu n'as pas de quoi réchauffer ta pizza et bien tu n'as qu'à la donner à ton chat et de ton côté tu te fait cuire des pâtes. Tu as une gazinière hein ? »
Je devais retourner à mes livraisons mais je trouvais finalement ce petit enfoiré amusant. La preuve qu'à mon tour je m'étais pris au jeu.
« Après si tu as besoin d'aide pour te faire des pâtes... Saches que Google est ton ami. J'aurais bien voulu t'aider mais malheureusement je dois retourner bosser. Tu es en train de me mettre encore plus en retard que je ne l'était et je n'ai pas envie de tomber sur des enfoirés mécontent avec aucune indulgence comme toi toute la soirée tu comprends..? »
Oups... J'étais peut-être allé un peu loin mais maintenant c'était impossible de faire machine arrière. « On en a terminé ? »
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E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeJeu 3 Mai - 21:04

Baby, it's as good as it gets

Le poisson mord. Andrew était-il parti à la pêche aux cons ou à la pêche aux mecs intéressants ? Cela n'empêche que le poisson mord, et c'est un gros morceau. La logique aurait voulu qu'il se dresse, qu'il s'emporte, la logique aurait voulu qu'il s'énerve et qu'il se venge. La logique aurait voulu qu'il aille pleurer dans les jupes de son patron, qu'il tienne sa promesse. Il n'en fit rien. Plus que tout, il se montrait étonnement calme, avec cette espèce de demi-sourire sur les lèvres, avec cette désagréable impression que ça lui passait large au-dessus de la tête. Clairement, il s'en foutait. Il ne tiqua même pas aux menaces, il ne réagit même pas à la condescendance. Clairement, il s'amusait. La cigarette avait tourné entre ses doigts, une fois, deux fois, et, l'air de résister à un fou rire, il se pencha vers le type sans même réagir aux mots qu'il lançait. La distance qui séparait leurs visages se réduisait au fur et à mesure qu'il s'approchait et, finalement, il s'arrêta, le regard à peine sérieux dans celui du jeune homme. Jeune homme. Jeune, il l'était, c'est certain. Il avait beau être étonnamment mignon, il n'en restait pas moins jeune. C'était un terrain préparé d'avance. En réalité, il s'en foutait. En réalité, il était lui-même exaspéré de toutes les fois où on l'avait pris de haut au prétexte de quelques pauvres petites années. Mais il n'était pas affaire de réalité avec un livreur, il n'était pas question de réalité quand on avait décidé d'être un emmerdeur. C'était une science exacte et infaillible. Plus qu'un simple adage, un mode de vie. Un putain de jeu auquel il adorait jouer. C'était à qui lâcherait le premier, à celui qui tombera le dernier, comme une petite guerre d'entêtement. C'était une valse bornée avec un parfait inconnu et il s'y était embarqué sans réfléchir. Il ne regrettait rien. Après tout, il ne regrettait jamais. Pourquoi commencer ?
    — Oh pas de chance petit, c'est que je suis un poil insomniaque sur les bords. Mais si tu mets un kilt avec, promis je descendrai te voir, je m'en voudrai jusqu'à la fin de mes jours de manquer ça.
Il tiqua finalement. L'air faussement offusqué, il rompit brutalement la proximité délétère qui les avait lié l'espace d'une seconde en se reculant, et, lui lançant un regard presque effrayé, il porta la main à sa cigarette.
    — Oh, seraient-ce des menaces ?! Le sourire regagna ses lèvres. Je t'en prie, ménage-moi, un peu plus et je fais pipi dans ma culotte. Tu crois vraiment que je vais te payer ? Je vis de l'argent du pays, petit, je paye pas pour une pizza que je mange pas. Et puis le fait que tu sois en retard ne me gêne pas personnellement. Enfin, je veux dire, au point où j'en suis, ça ne me concerne plus. Tu n'as plus qu'à reprendre ta pizza et rendre ton scooter.
Il se pencha de nouveau vers lui.
    — Tu veux jouer ? On va jouer. Je te propose un truc. Imaginons que je me montre particulièrement indulgent ce soir, que je sois étonnamment gentil pour une fois. Mais tu me devrais un truc en retour, à savoir, de la bouffe, parce que je compte vraiment pas me faire des pâtes. Imaginons que je sois, plus qu'étonnamment gentil, carrément un saint, et que je réussisse à foutre dans la tête de ton patron que ton retard était excusable par ma faute. Toi, tu gardes ton taf, et moi... Et moi, tu m'offres quoi ?
La proximité était revenue, presque envoûtante, l'atmosphère s'était tendue et étirée en ces espèces d'airs bizarres, en ces mystères un peu sombre, en ces trucs où on ne sait où on met les pieds. Il avait soufflé un rond de fumée et, le sourire s'appuyant au coin de ses lèvres, il l'attrapa brutalement par le col. Ce n'était pas de la violence, ce n'était pas non plus de l'attirance, c'était juste histoire de foutre un peu la merde, c'était juste histoire de le faire écumer un peu, de rage ou d'autre chose, c'est à son plaisir, il fait ce qu'il veut. Peut-être qu'au contraire, il trouverait ça répugnant, il trouverait ça dégueulasse. Rien que d'y penser, il réprima un rire — il ne fallait pas foutre son personnage en l'air si rapidement. Penché, il murmura à son oreille, presque comme s'il avait tout manigancé uniquement pour l'allumer.
    — Je préviens, petit, commença-t-il, presque suave, je ne suis ni un pédophile ni le voisin chelou qui se promène à poil, juste un emmerdeur qui a la dalle, donc je n'accepte que la bouffe. A ta place j'arrêterai de me rincer l'œil sur l'« enfoiré mécontent sans aucune indulgence » et de faire le malin après, parce que ça se voit.
En le lâchant, il s'emporta dans un rire étouffé, passablement amusé de la tête que faisait le type. C'était trop dur de résister, allumer les gens pour les exaspérer et ensuite tout casser, c'était sa carte maîtresse, comment pouvait-il ne pas rire ? Quelques secondes après, il reporta la cigarette à ses lèvres qui s'étiraient en un sourire mal maîtrisé. Tout ceci n'était qu'une vaste mascarade, qu'une foutue plaisanterie, et le livreur y était jusqu'au cou. Il aurait presque voulu regarder ses jambes pour vérifier qu'il avait bien compris que ce n'était qu'une simple plaisanterie comme il en avait l'habitude. Sait-on jamais.
    — Tu devrais sérieusement voir ta tête, on m'a déjà regardé bizarrement quand je faisais chier les gens avec ce truc là, mais jamais comme ça. Rien que pour ça, je te payerai presque, c'est vraiment trop drôle.
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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeJeu 3 Mai - 22:28

Mes mots n'avaient strictement aucun effet. Dommage. En revanche, l'évocation du kilt me fit me souvenir de moments très désagréables. Je me souvins de toutes ces fêtes écossaises durant lesquelles ma mère m'obligeait à porter ces ignobles kilt. De tous les Écossais, seul Ewan McGregor est capable de porter le kilt sans ressembler à un mélange de bucheron transsexuel. Je ne pouvais pas lui faire de la concurrence. Et puis même si j'essayais, je ne devais pas oublié que j'étais un bâtard irlandais. Comme si être écossais n'était pas assez humiliant. Je roulais les yeux pour penser à autre chose. Il n'arrêtait pas de mettre ma soit disant jeunesse en relief et à présent j'étais bien curieux de savoir l'âge qu'il avait. A en juger par son physique, j'aurais dit 25 mais quand lorsque l'on se penche sur ses occupations : à savoir emmerder les livreurs de pizzas, il passe tout de suite dans la catégorie des vieux croutons qui n'ont rien à foutre de leurs soirées. Trop vieux et trop jeune à la fois pour aller chopper en boîte. J'allais presque le plaindre quand soudain je me souvins qu'il me faisais perdre mon temps et que surtout... Il y prenait un malin plaisir.
Ce type me mettait de plus en plus mal à l'aise lorsqu'il se rapprochait de moi. Je me demandais ce qu'il voulait même si dans un sens, il montrait clairement ce qu'il voulait.
Mais tout ça n'était fait que pour mettre une nouvelle distance suivie d'une incompréhension de ma part. Ce type est tordu. C'était la seule option qui me venait à l'esprit.
Il se penchait sur moi et je sentais que j'avais la chaire de poule. Chose que j'ai toujours détesté. Réellement.
Je crois comprendre ses attentes mais il est véritablement en train de me faire tourner en rond et de jouer avec moi comme un pantin. Lorsqu'il m'attrape par le col, je sens mon coeur s’accélérer, me demandant si j'étais tomber sur un vraie psychopathe qui avait des intentions bien louches. A la fin de son petit jeu je suis juste sur le cul. Pas littéralement évidement.

« Très bien, paye moi »
dis-je en reprenant mes esprits.

J'avais essayer de rentrer dans son jeu mais l'esprit de se dernier était bien plus dérangé que ce que j'avais pensé. Surement pour cela que j'étais aussi désorienté après son rapprochement. Je ne comprenais pas encore mais ça allait arriver. Je ne m'avouais pas vaincu.
Même si mes instincts de joueurs de Rugby me criaient de lui faire un plaquage comme je ferais sur une pelouse pour montrer que je ne suis pas d'accord avec comment il se moque de moi. Au lieu de ça, je reste stoïque.
Ca y est, je me moque de mes livraisons, je dois régler mes comptes avec ce vieux grincheux. Ok, il avait remarquer que je n'étais pas indifférent à son physique, mais qu'importe. Le jeu ne venait que de commencer même s'il l'emportait haut la main pour le moment.

A mon tour je me rapproche de lui. Il est un légèrement plus grand que moi mais qu'importe. Je lui prend la cigarette qu'il a entre les lèvres et la porte jusqu'au mienne. Soufflant la fumée dans son visage, je repris.
« Tu n'es peut-être pas un pédophile ou le voisin bizarre qui se trimballe à poil comme tu le prétends mais ce que je peux t'assurer c'est que tu es vraiment dérangé mon grand… Mais faut que je t'apprenne quelque chose »

La cigarette entre mes doigts je suis prêt à lui faire payer son arrogance et mon humiliation. Je le détaille une dernière fois. A quoi bon me gêner maintenant qu'il m'a remarquer.
« Moi aussi. » dis-je en agrandissant mon sourire et en écrasant la cigarette sur le revers de sa main. Je n'ai pas envie de le blesser, juste de lui faire comprendre que ce n'est pas si facile de me manipuler. Mais au moins, s'il ressent de la douleur, je serais quand même rassuré.
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E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeJeu 3 Mai - 23:58

Hey ! Now that you have my attention,
What are you gonna do ?
You might have good intentions
But they're not coming through

    — Ah putain !
Ça avait été les deux seuls mots qu'Andrew avait prononcé alors qu'il virait la cigarette d'un geste vif de la main. Il aurait presque pu lui en retourner une par pur réflexe s'il n'avait pas réussi à se reprendre. Faisant totalement abstraction du type, il détailla la brûlure du regard. C'est que même en si peu de temps ça allait laisser une cicatrice, cette saloperie. Les sourcils froncés, il lui jeta un regard, presque sombre, presque noir, un peu trouble, et, tournant les talons, il rentra dans l'appartement. Et il comptait vraiment à ce qu'il le paye après ça ? Est-ce qu'il manquait d'éducation, ou était-il simplement stupide ? Ouvrant le robinet, il y laissa sa main meurtrie sans se soucier davantage de la douleur. Ça allait passer, comme tout, comme n'importe quoi, ça allait passer et il le savait. Mais rien que par principe, rien que pour le simple putain de fait que c'était la faute d'un mec avec un pét' au casque, il n'allait certainement pas laisser passer ça comme ça.
    — Effectivement, j'approuve, t'es un grand malade. On dit de moi mais au moins là ça va je suis rassuré, je me sens moins seul. Et t'espères encore que je te paye après ça ? J'étais presque prêt à me montrer sympa, et Dieu sait comme c'est rare, mais maintenant tu peux très sincèrement te foutre mon argent où je pense et te torcher avec. J'ai des factures à payer, moi.
Oh non, il n'allait tout de même pas le laisser gagner si facilement. Ça serait un affront, une injure, une honte, presque, aussi. Il n'était pas dit qu'il allait cracher sur son honneur comme ça. La colère était difficile à faire retomber et la douleur jetait de l'huile sur le feu. Il n'allait pas lâcher prise comme ça, n'est-ce pas ? Et alors, Andrew, il est où, ton caractère d'emmerdeur à toute épreuve ? Elle est où, ta capacité à toujours te redresser, toujours te ressaisir ? Capable de faire pleurer une supérieur et pas de maîtriser un petit merdeux ? Tu vieillis, tu t'assagis. Reprenons depuis le début. Comme par magie, la colère s'effaça de son visage, comme par enchantement, le pli marqué par ses sourcils disparut. Un bon acteur, oui. Un acteur buté, borné, mais bon malgré tout. C'est presque un art, paraît-il, cette capacité à emmerder le monde. Il n'allait pas faire défaut à sa réputation pour une simple histoire.
    — Et maintenant, petit génie, tu t'attends à quoi ? Je pourrai téléphoner à ton patron et beugler, sans même avoir à jouer, qu'en plus d'être arrivé en retard tu m'as brûlé la main. C'est ton dernier mot, t'es toujours obstiné à faire encore un peu plus le malin ?
Il attrapa le téléphone de sa main libre, assis sur un meuble de sa cuisine, et, finalement, il lui lança un sourire.
    — Tu sais quoi. Je crois que non, je vais juste continuer de t'emmerder pour que tu sois encore plus en retard, comme ça si ça se trouve tu te vireras de toi-même, mais c'est même pas mon problème. Après tout c'est pas la première brûlure que je me fais et au final t'as beau être allumé, je t'aime bien. T'as du répondant, tu te laisses pas marcher sur les pieds, j'applaudirai presque. Non, par contre, je crois que... Si tu t'en vas — en gardant à l'esprit que je ne te paierai pas, mon chou, tu entends bien —, je retournerai à la pizzeria de mes propres pieds et je me démerderai pour te faire harceler jusqu'à ce que tu m'offres à bouffer. Je ne mendie pas, mais c'est que je suis du genre obstiné, et, pour être honnête, ça m'a l'air franchement plus amusant que de m'emmerder chez moi. Sauf si... Il haussa un sourcil d'un air amusé. T'as un autre plan ? Y'a rien qui te motiverai à jouer encore la tête à claque pour moi ? Je sais pas, t'as pas genre, une petite copine à nourrir, une petite maman qui veut que tu réussisses ta vie en tant que livreur de pizza, un genre de truc qui te motiverai à garder ce boulot à la con ? Un truc pour rajouter du mélodrame dans la situation ? Tu peux même reprendre mon excuse de la mère sidaïque si tu veux, je t'en fais grâce.
Il haussa les épaules et, s'allumant une cigarette d'une seule main, il regarda finalement ses pieds.
    — Oh au fait. Mon chat est en train d'essayer de te pisser dessus, je dis ça comme ça.
Aussitôt trahi, l'animal détala avec autant de courage et de dignité qu'un gamin pris sur le fait en train de voler des bonbons. Il réceptionna le chat d'un geste vif, la cigarette au bord des lèvres, comme si, de nouveau, l'autre n'existait plus.
    — Viens là, gros tas, t'es pas castré et je m'en voudrai que ce sauvageon te le fasse si cruellement.
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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeVen 4 Mai - 16:47

« Ah ! Je suis content de voir que tu peux ressentir quelque chose... Je commençais à me poser des questions. » C'était du sadisme pur et simple. J'étais presque soulagé de voir qu'il avait mal. Lui faisant payer son insolence. Il fallait bien que quelqu'un le remette un peu à sa place... Après tout, si je comprenais bien, il avait l'habitude de faire ça. C'était dégueulasse et je n'étais pas prêt à me laisser abattre. J'allais m'accrocher et riposter autant que je pouvais.
« Oh évites donc de mêler Dieu à cette histoire... Mais je comprends en effet que tu ne payes pas à présent. Sache juste que mon diction favoris c'est "oeil pour oeil, dent pour dent" » Dis-je d'un ton détendu, relâché.
Trop de références à dieu et à la bible en une seule phrase alors que je ne suis même pas chrétiens. Pas le moins du monde d'ailleurs. Mais qu'importe.
Le stress commença à m'envahir lorsque je le vu prendre son téléphone. Je réfléchissais à l'éventuelle réaction de mon patron. Mon boulot était merdique il fallait l'avouer. Après tout, qui voudrait passer son temps sur un scooter, face au vent glacial pour aller servir des clients plus ou moins chiants. Mais... Ce boulot payait assez bien. Allait-il pouvoir me remplacer facilement ?
Je n'en avais pas la moindre idée et je ne voulais pas vraiment tenter l'expérience. De toute façon, il avait l'air d'avoir trouver une meilleure occupation. M’emmerder encore plus. J'étais prêt à mettre ma main à couper qu'il avait du sang irlandais dans les veines. Tous les irlandais avait comme passion me faire chier.

« Le chat serait-il tout aussi lâche que son maître ? Ça ne serait pas étonnant. Je n'aime pas tes allusions et je vais faire comme si je n'avais rien entendu. » Je marquais une pause tandis que je regardais l'animal et son maître. Je souris. « Je ne sais pas si c'est à cause de mon simple retard que tu as décider de me faire chier à ce point et j'espère que ça ne vas pas durer parce que je le vivrais vraiment très mal… Et je ne parle pas de perdre mon boulot, oh ça non. Après tout, même si c'est bien payer, ça reste un boulot merdique et…» Mon téléphone se mit à sonner alors que je n'avais même pas eus le temps de finir mon récit. Dans une situation pareille, je n'aurais pas répondu au téléphone mais c'était le boulot. Ils avaient probablement reçu des appels des clients se demandant ou leurs pizzas étaient passées. C'était le moment d'inventer un mensonge.

Je décrochais
« Cassidy, qu'est-ce que tu fais, bordel ? je n'arrête pas de recevoir des appels de personnes qui attendent leurs pizzas depuis plus de 45 minutes... »
« C'est à dire que… J'ai eu un petit soucis avec uhmm… mon scooter. »
« un soucis avec quoi ? »
Oui, j'avais droit à la "grognasse" qui demandait toujours à ce que l'on répète à cause de nos misérables accents.
« Avec mon scooter ! Faudrait que tu envois quelqu'un d'autre à ma place pour faire ces livraisons, j'vais en avoir pour un moment. »
« Ok... Mais la prochaine fois, préviens nous ! Maintenant on a énormément de retard. Tu as eu le temps de faire des livraisons déjà ? »
« Non aucune. »
Je raccrochais.

Je pouvais à présent me concentrer sur ce type qui n'étais pas prêt à me lâcher.
« Bref... Je ne sais plus ce que je te disais mais j'ai une bonne nouvelle pour toi. Tu vas avoir ta pizza, dans quinze minutes environ. Tu vas pouvoir arrêter de me dire que tu crèves la dalle et tu vas aussi pouvoir arrêter de m'emmerder. » Je le regardais, exaspéré.
Puis haussant un sourcil je détaillais ce que je pouvais voir de chez lui. Il ne fallait pas être devin pour savoir qu'il vivait seul mais ça c'était quelque chose que je ne pouvais que lui envier.
Je souris. « Satisfait ? »
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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeVen 4 Mai - 22:42

I wanna play the game
I want the friction

    — Oh, tu t'en vas ? Tu vas même pas essayer de te venger ? C'est que je perds de mon talent. Ou que tu te dégonfles, je sais pas ? Je suis pas vraiment effrayant pourtant, regarde-moi, si le vent souffle trop fort, je m'envole presque. En plus maintenant ton retard est excusé, c'est moi qui suit en positon de faiblesse, non ? Si on oublie cette malencontreuse brûlure, bien entendu. Je crois que je n'aurai plus qu'à me goinfrer avec ma pizza devant un passionnant programme canadien ou une série américaine à la con. Dommage.
Haussant les épaules, il lui lança un regard presque désintéressé. Ils n'avaient plus qu'à se dire adieu, il n'avait plus qu'à s'en aller. Il n'avait plus qu'à oublier le type du 131 Brodie Street, reprendre son chemin, repartir travailler. Après tout, Andrew Seamore n'était qu'un client con sur toutes les âmes de cette ville, il n'était qu'un abruti sur toutes ces listes, il n'avait rien de plus que ça. Il n'avait rien de particulièrement exceptionnel ni même de franchement génial — et, le peu qu'il avait d'un peu intéressant, il s'entraînait depuis des années à le gâcher. Alors, pourquoi ce misérable petit livreur se retiendrait-il pour lui ? Ça en serait presque une victoire, pourtant — il lui avait brûlé la main, il s'était tiré d'affaire. Ça serait pourtant bien plus simple. Alors, pourquoi ? Parce que. Parce que « œil pour œil, dent pour dent ». Ça avait fait sourire Andrew de plus belle tant ce dicton revenait admirablement dans sa vie. Toute son existence, il avait subi les retours de flamme les plus inattendus. Ça en devenait presque un comique de répétition tant tout ce qu'il faisait débouchait sur les trucs les plus improbables. Il savait parfaitement se jouer de cette simple petite phrase innocente et la tourner en sa faveur, et, là, il était très sincèrement curieux de savoir s'il y parviendrait. Il n'avait pas tort — cette fois, il était clairement en position d'infériorité. Alors, quoi ? Alors, comment ? Alors il allait essayer, alors il allait voir. Alors il voulait jouer.
    — Oh allons petit, tu vas faire quoi maintenant ? Dans quinze minutes, un livreur va débarquer chez moi. Au mieux il te verra dans mon parking, au pire il te verra devant ma porte comme un couillon et te demandera ce que tu fous là. Moi je dis ça comme ça, hein. Je te chasse pas, au contraire, ça m'amuserait, mais je dis ça pour toi. Mais, d'un autre côté, je suis persuadé que même si je poussais le bouchon et que j'allais faire mon enculé en réprimant celui qui enchaînera après toi, il baissera sagement les yeux et intériorisera tout comme un gentil petit employé soumis. N'y a-t-il que toi qui ait des couilles, dans ce dur monde de pizzas ? Il tira sur la cigarette. C'est triste. L'autre, je lui donnerai un pourboire s'il promet de ne pas me brûler la main.
Décollant son derrière du plan de travail, il se rapprocha finalement de lui, restant dans l'encadrement de la porte, le sourire se retraçant sur ses lèvres.
    — Et pourtant... Et pourtant je sais que ça te ferait drôlement mal au cul de laisser un salopard comme moi en plan juste à cause d'un petit collègue qui débarque. Alors, c'est ce que je demande : au milieu de ce dilemme, que vas-tu faire ? Œil pour œil, dent pour dent ? Ou vas-tu être bien sage et repartir chez toi ? Est-ce que je serai acteur ou juste spectateur ? Ou bien, si ça se trouve, peut-être que l'autre va être encore plus en retard que toi, et cette discussion serait alors totalement inutile. Mais je vois pas dans le futur, donc... Je reste sur ma première question. Verdict, cher monsieur ?
La question était là — resteras-tu ? Il ne souhaitait ni son départ, ni sa présence. Il ne souhaitait rien, il souhaitait un peu tout. Il souhaitait un peu d'amusement, que diable, il ne souhaitait pas rater cette occasion. Le genre qu'on ne voit qu'une fois par siècle, qu'une fois par ère, le genre un peu trop rare dans sa vie si plate. C'était intéressant, ça attirait son attention, ça attirait sa curiosité. Ce type là avait un truc qu'on ne lâche pas, un quelque chose ineffable, un machin qu'on ne laisse pas filer. Jusqu'au fond du regard, il avait cette chose qu'il ne croisait pas assez souvent, ce truc qui est capable de le remettre, lui, Andrew Seamore, un peu plus à sa place. Il était curieux, Andrew, il était curieux qu'on lui ferme un peu sa gueule. Voir qui en aurait le courage, qui en aurait l'intérêt, qui le ferait sans se retrouver à provoquer l'effet inverse. Ça ne lui arrivait que très rarement, de rencontrer de ces gens là qui savent frapper. Ça ne lui arrivait que très rarement de délibérément lever les mains et fermer la bouche, de l'admettre, « Okay, je te l'accorde, tu as gagné ». Ça ne lui arrivait que très rarement et il avait un peu envie d'essayer, un peu pour voir, un peu pour tester. C'était de la curiosité pure et simple, c'était un peu jouer avec le feu. C'était un foutu jeu. Voilà ce que c'était.
    — Mon verdict à moi, c'est qu'à trop avoir de couilles, t'es en train de te prendre les pieds dans un foutu jeu. Et moi aussi, d'ailleurs.
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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeMar 8 Mai - 13:35

« Mais dis donc… Ne serais-tu pas un peu un éternel insatisfait ? Tu en as tout l'air en tout cas. Pas satisfait parce que je suis en retard, pas satisfait que je réplique, pas content quand j'arrive à résoudre ton "problème", pas satisfait non plus quand mes collègues eux... Ne répliquent pas. » Je secouais la tête. Ce type avec lequel je discutais depuis déjà quelques minutes sans pour autant savoir son nom était vraiment... insaisissable. Que je l'ignore ou que je l'observe de haut en bas ne le satisfait pas non plus. « Il va vraiment falloir que tu cherches un sens à ta vie man, parce que franchement… Ça doit être bien ennuyeux à force. »

Je n'arrivais pas à le cerner mais ce type devait avoir un lourd passé. Je ne juge pas les gens en principe, et encore maintenant je ne le jugeais pas. J’émettais seulement des suggestions dans ma tête pour essayer d'expliquer son comportement. Mais peut-être qu'il ne fallait tout simplement pas en savoir plus. Parfois, moins on en sait et mieux on se porte. Il m'intriguait toutefois. Et il avait raison. Mon collègue allait arriver dasn peu de temps et je ne savais pas quoi faire. Détaller ou alors rester. Mais pour faire quoi ? Pour qu'on s'emmerde mutuellement ? Trop de questions se posaient dans ma tête et maintenant que j'avais enfin un peu de pouvoir sur lui, ou du moins que ces menaces ne m'avaient pas atteinte comme il l'avait probablement espérer, pourquoi resterais-je. J'ébouriffais mes cheveux, puis avec nonchalance, le regardais à nouveau.
« Tu as raison sur un point oui, à trop avoir les couilles comme tu dis, je me prends dans ton foutu jeu parce qu'en aucun cas ce n'est moi qui ai voulu le commencer. C'est toi le seul responsable mais je crois que je t'aime bien, enfin, j'exagère évidement et ce n'est pas seulement parce que j'aime te reluquer, mais parce que tu as tellement de mal à t'avouer vaincu, tu rames autant que tu peux et s'en est presque jouissif. Et je ne connais ce sentiment que trop bien. »

Je souris encore, le regard baissé cette fois. Toutes les fois ou ma demie soeur m'avait fait chanter et ou les quelques fois ou j'avais riposté j'avais fini à dormir dehors dans Liverpool. Même si la plupart du temps j'arrivais quand même à me faire héberger par mes amis, le fait est que Julianna avait gagné et que l'admettre était peinant, que l'admettre lui donnait encore plus de pouvoir qu'elle n'avait déjà. C'était écœurant. Je relève la tête.
« Alors expliques moi s'il te plait, toi le connard du 131 Brodie Street, pourquoi au juste es tu un connard ? »

hyper hyper court, je suis désolée :/



Dernière édition par B. Cassidy Hudson le Ven 11 Mai - 22:20, édité 2 fois
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E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeMar 8 Mai - 15:08

If I get busy then I couldn't care less what you do

Il cherchait, ce mec, il tâtonnait dans l'obscurité. Il cherchait la piste, il cherchait la faille, cette toute petite faille, cette minuscule imperfection qui écroulerait tout. Il cherchait chez ce connard qu'il connaissait à peine le truc qui fait mal, le truc qui fait fléchir. Ça avait fait sourire Andrew, comme face à un violent jeu du sort, tous ces mots qui glissaient entre eux, à celui qui aura l'autre. Ça avait fait sourire Andrew, comme devant une inévitable fatalité, comme une foutue facilité dont il n'avait définitivement rien à faire. Et puis quoi, et puis après ? Il n'attendait que ça, Andrew, il n'attendait que de voir. Il n'avait rien à perdre ni rien à y gagner, alors pourquoi s'en priver ? Ils étaient réservés dans leurs propres secrets, dans les méandres de ce mystère un peu glauque qui régnait, de ce où, de ce pourquoi, de ce comment. Ils étaient forts de leur silence un peu odieux, et, la cigarette entre les lèvres, il lui lança un sourire. Ils étaient, chacun de leur côté, en train de tremper dans un truc qui leur échappait totalement. Une inévitable facilité. Andrew Seamore haussa les épaules sur cette foutue fatalité.
    — Regarde-moi. Je vis avec l'argent du pays, j'ai un chat, un voisin qui s'amuse à montrer sa bite aux éboueurs par la fenêtre, et je commande des pizzas. Ça devrait répondre à ta question, non ? Il sourit. Non, en fait. Je crois que je ferai ça même avec un million dans les poches. T'as jamais essayé d'arrêter de te faire chier avec tous ces gens qui piaillent autour de toi ? Ça fait un bien fou, et je préfère mon bien-être personnel à celui d'être sympa avec les autres. Je ne dois de compte à personne, et quand il se murmure que « le type là-bas, c'est un vrai salaud », je sais qu'on me foutra la paix. J'aime avoir la paix, tu comprends ? Quand personne n'est constamment dans tes pattes. C'est comme si j'étais vieux avant l'âge. Après, il faut savoir être équilibré, sinon je serai totalement seul et je me morfondrai comme un emo désespéré — il y a des gens, je les emmerde pas pour être chiants, et ils m'emmerdent pas pour être un trouduc'.
Il lui lança un regard clair, comme tirant une fierté modeste de son mode de vie. Et cette question qui brûlait ses lèvres, qui embrasait son regard, ce « Et toi ? » retentissant, ce « Explique-moi » qui le tentait terriblement. Et toi, pourquoi ce détachement, et toi, pourquoi ce courage, pourquoi ça, pourquoi moi ? Et toi, petit livreur, et toi, mec, pourquoi ce boulot, pourquoi cette ville, pourquoi ce pays ? Pourquoi la neige, pourquoi la pluie, pourquoi être ici, pourquoi ne pas fuir ? C'était des suggestions, des phrases à demi-mot, c'était des réciproques effacées. C'était ce fait, indéniable et peut-être au fond un peu indispensable, mais surtout exaspérant — au fond, peut-être que toi, tu es comme moi. Peut-être était-il ce fils prodigue, peut-être était-il cet emmerdeur infini ? Peut-être, de la façon la plus mélodramatique possible, était-il profondément incompris, trop écossais, trop lui, trop tout. Peut-être, peut-être, peut-être qu'il se fondait en un milliard de probabilités erronées, peut-être que c'était un peu de tout ça, au fond, qui était-il ? Au fond, qui étaient-ils ? La fumée fut soufflée sur les interrogations. A trop se faire philosophe, il allait s'en perdre.
    — Oh attends, tu t'attendais peut-être à un truc mélodramatique, genre « c'est parce qu'un sataniste a égorgé mes parents » ou « je me suis fait larguer par un kangourou unijambiste il y a cinq ans » ? Désolé, je peux recommencer si tu veux.
Écrasant le mégot au hasard d'un cendrier sur un meuble de l'entrée, il ne réprima pas un sourire un peu plus mesquin, un peu moins léger. La vraie question, c'était pourquoi. Pourquoi cette espèce de foutue puissance, cette malheureuse envie de toujours vouloir aller plus loin, de creuser plus profond, de savoir, de risquer, de tenter le Diable. Pourquoi, lui, Andrew Seamore, ne pouvait pas s'empêcher de s'embarquer dans ces trucs un peu dangereux, un peu obscurs. Pourquoi, lui, Andrew Seamore, ne savait plus tracer cette nette différence entre ce qu'il voulait faire et ce qu'il fallait qu'il fasse ?
    — Tu sais au fond je m'en fous, de brasser du vent. Enfin je veux dire en situation normale ça me met hors de moi et j'en deviens tellement mesquin que ce n'est plus drôle, mais là, en fait, non, j'ai bien envie de me risquer à perdre la face devant un mioche sans même savoir où j'en suis ni pourquoi j'y suis. C'est vrai que je suis un très mauvais perdant et qu'il m'est arrivé de très mal digérer tout ça, mais disons que là, je sais pas, j'ai l'impression de partir d'un pied d'égalité, et je suis bien curieux de savoir à quoi ça pourrait aboutir.
Il s'appuya contre le chambranle de la porte, un sourcil arqué au-dessus des yeux de jade.
    — Qui de nous deux bouffera l'autre, à ton avis ? Parce que tu me feras pas croire que t'es blanc comme neige, mon garçon. Je suis peut-être pas toujours très honnête, mais je suis bien curieux de voir si tu es mieux que moi.
Un temps d'arrêt. Il se tourna vers la fenêtre ouverte, et, finalement, lui lança un regard vague.
    — Simple curiosité, c'est pas le moteur d'une moto ça ?

[Pas grave ! ]


Dernière édition par E. Andrew Seamore le Dim 27 Mai - 1:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeVen 11 Mai - 22:48

« Et en plus tu sais faire de l'humour ? Bravo ! Quoique... L'histoire des parents égorgés par un sataniste serait plutôt effrayante, ça me ferait aussi un peu pensé à Supernatural donc oui mon vieux, va falloir que tu te décolle un peu de ta télé et que tu arrêtes les séries à la con… Enfin, j'dis ça, j'dis rien, c'est uniquement pour ton bien parce qu'on pourrait se poser des questions .»
Je ne voulais pas être méchant et je ne pensais pas l'être, je disais simplement ce que je pensais sans pour autant chercher à l'enfoncer encore plus. Non, moi j'étais assez satisfait de ma pseudo victoire. J'avais eu ce que je voulais, enfin du moins, je ne m'étais pas fait virer, c'était ça qui comptait. Quoique, rien n'était gagné étant donné qu'un de mes collègue allaient arriver d'une minute à l'autre et je n'étais pas aussi bon que Mr. Emmerdeur pour trouver des bonnes répliques. En plus, mon collègue allait très bien voir que mon scooter était parfaitement en état. Enfin… Parfaitement n'était pas le terme qui convenait vraiment mais je me comprenais. Il roulait, c'était ça l'important.

« J'ai ma petite idée sur qui va bouffer l'autre à vrai dire.» Je n'avais pas de complexe de supériorité ou de merde dans le genre mais cela n'empêche que j'étais sûr d'être mieux que lui. Mes nombreux "combats" avec Julianna m'avait appris à avoir de la répartie sans pour autant franchir de lignes tandis que mes entrainements de Rugby à Liverpool m'avaient appris comment me débrouiller face à un placard de 100 kg devant mois. Et ce type en face de moi était loin de faire 100 kg, ça je pouvais en être certain, il suffisait de lui jeter un simple regard, ce dont je ne me gênais pas le moins du monde! « Mais pour ça il faudrait tester… Blanc comme neige, je ne pense pas en effet et on ne sait jamais à quel point les gens peuvent nous surprendre. Cependant j'ai l'impression qu'en quelques minutes j'ai déjà tout vu de toi. Vas-tu me surprendre ? Vas-tu me prouver ce que tu vaux ? » Tout homme ayant sa fierté voudrait prouver qu'il est meilleur que son adversaire. Que ce soit dans le domaine intellectuel, physique, sexuel…
Et de la fierté, j'en avais, il ne restais plus qu'à savoir ce que cet homme là avait dans les tripes. Et vite, parce qu'en effet, j'entendais bien un moteur tourné à l'extérieur. Ce genre de moteur lourd que je conduis à longueur de journée dans ces grandes rues résidentielles de Thunder Bay.

« I wanna play the game, I want the friction. » Je n'avais pas l'habitude de citer des chansons ou des auteurs, mais je trouvais celle ci très convenable à l'instant. De plus, Our time is running out avant que l'autre livreur arrive. « Fais moi rentrer, ou alors attends que l'autre arrive pour m'emmerder encore plus mais sache que dans les deux cas… C'est pas terminé. »

fuque, je viens juste de voir que tu avais mis la "I wanna play the game…" dans ta citation de ton dernier post, désolée x)
Fan de Muse, je ne me refais pas :/
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E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeLun 14 Mai - 12:55

Now that you know I'm trapped, sense of elation
You'd never dream of breaking this fixation

    — Je te trouve bien présomptueux pour un porteur de couches, petit.
Les mots avaient été ajoutés sur l'ironie alors que le moteur expirait à la fenêtre. Il y avait cette espèce de sensation d'être le spectateur d'une mauvaise course contre la montre, il y avait cette impression d'être l'arbitre d'une lutte en temps imparti. Il allait sans doute perdre son job, à se faire prendre, il allait sûrement se trouver foutrement dans la merde, à ne pas faire son travail. On allait le défaire de ce badge immonde et de ces obligations exaspérantes. On allait, surtout, le défaire de son salaire. Ce qui vaut toutes les vestes débiles du monde, toutes les phrases toutes faites de la planète. Le salaire est traître — tu te plies à n'importe quoi pour lui. Après, il y a toujours un ou deux petits cons qui arrivent à s'en sortir avec l'affaire de deux ou trois chantages par-ci par-là — un peu comme cette fois où, Andrew Seamore, plus connu comme l'interne le plus exaspérant de tous les temps, comme cette fois où « le connard là-bas » avait réussi à se faire augmenter de cent malheureux dollars à avoir pris un quelconque supérieur à tromper sa femme. Du hasard, du simple putain de hasard. La chance sourit aux mauvais gens, et le monde tourne sur cette triste philosophie : les gens sans scrupules sont chanceux, et les gens chanceux se débrouillent toujours mieux que les autres. C'est le vice par excellence, c'est l'ultime saloperie, et ça avait arraché un sourire à Andrew. Et lui ? C'était toujours ça, toujours pareil. Et lui ? Il voulait savoir, il voulait connaître, il voulait se complaire dans ses trouvailles pour le simple mérite de se dire qu'il l'avait poussé un peu plus dans la lumière. Il ne s'était pas poussé le moins du monde alors que la porte s'ouvrait, il ne s'était pas décalé ne serait-ce que d'un pouce alors que les pas se rapprochaient. Dix secondes, impact imminent. Dix marches, et c'était le drame, et c'était fini. Dix marches, et, alors que le livreur hagard pointait son nez du bout des escaliers, Andrew poussa brusquement l'autre à l'intérieur de l'appartement. Au diable le bordel, au diable le chat qui râlait. Il s'était peut-être brisé une jambe sur le meuble de l'entrée ou avait glissé sur un des milliers de livre qui traînaient aux quatre coins de l'appartement, mais ça n'en restait ni plus ni moins qu'une putain de bonne action. Ça ne restait ni plus ni moins qu'une fichue exception.
    — Vous êtes sacrément en retard, dites.
Le sourire n'avait su quitter les lèvres et il ne se tirait pas de devant la porte close. Il y avait un livreur devant sa porte, et un autre derrière. Cinquante cinquante. Celui de devant baissa presque les yeux.
    — Nous nous excusons... La boîte peut... Va vous faire une réduction.
    — Une réduction ? Quoi, vous me la faites même pas gratuite au bout d'une demi-heure ?
    — Ben...
    — Eh détends-toi petit, je te fais marcher. C'est combien ?
    — Non, vous avez raison, elle est gratuite au bout de trente minutes, alors...
    — Oh, c'est trop mignon. Non, vraiment. Si seulement tous les livreurs étaient comme vous — et il avait manqué un rire alors que son regard glissait furtivement vers le judas — Tiens, je suis bon prince, vous avez droit à dix dollars de pourboire.
    — Merci...
    De rien.
Le sourire s'était fait maladroit alors que le gamin s'en allait, le billet dans les poches et les pas rapides. Pizza entre les mains et sourire aux lèvres, il retourna dans l'appartement, comme si le livreur qu'il y avait poussé quelques instants plus tôt avait soudain disparu. L'appartement d'Andrew, ça ressemblait, somme toute, à un truc au final d'une banalité improbable. Il avait été coller un matelas près d'une fenêtre du salon où il dormait en réalité plus que dans sa propre chambre — en témoignaient les piles de livres et les assiettes empilées de ses fringales nocturnes. Ce n'était pas sale, ni même en désordre, juste d'un rangement assez approximatif. Il n'y avait rien de spécial, en fait, à dire de cet appartement. Il était d'une taille relative d'une luminosité relative, d'un classique relatif. Le chat était allé se réfugier sur le canapé et, au final, Andrew s'y colla aussi. Finalement, les pieds nus contre le sol sombre, il lança un regard clair au livreur qui s'était réfugié on-ne-sait-où. La tension s'était envolée en un claquement de portes, l'air de défi s'était enfui en des dollars perdus. Il haussa un sourcil, terminant de couper la pizza, et, finalement, sourire aux lèvres, il souleva une part.
    — Pizza ? Ça serait plus une ironie du sort qu'autre chose, de mourir de faim chez moi, j'ai toujours trop à bouffer quand mon four marche. Par contre t'as pas intérêt à salir ou à faire de tâches sur mes bouquins, sinon je te fais laver. Ah, et puis...
Dans un mouvement vif, ses doigts agrippèrent le pelage noir et blanc du matou qui arpentait voracement la table basse. Pas cette fois.
    — Fais gaffe à ça, il use de toutes les stratégies possibles et imaginables et il s'arrête jamais de bouffer. Il est un peu con aussi, il est incapable de se promener sans faire tomber un truc ou tomber lui-même, alors bon, fais pas gaffe aux deux trois trucs qui tombent dans le coin, c'est normal.
Pas franchement ébranlé du chat qui, a priori vexé, grimpait sur ses épaules pour y bouder, ni par la présence d'un livreur dont il ne connaissait même pas seulement le nom, il étendit les jambes sur la table de verre. Ça ressemblait, au final, à une soirée comme les autres, à une banalité comme les autres, à, simplement, la chose la plus ordinaire du monde. Ça relevait d'une adaptation constante, chez Andrew Seamore, ce n'était que ça. Ou de l'indifférence. A voir.
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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeVen 18 Mai - 12:59

Je te trouve bien présomptueux pour un porteur de couches, petit. Je le dévisageais, dubitatif. Je n'aimais pas l'expression qu'il avait désigné mais le fait est que sur ce coup là, je devais avouer être une porteur de couche puisque je ne savais même pas ce que le mot "présomptueux". Toutefois, je gardais ce détail pour moi. Autant ne pas casser le mythe tout de suite. N'empêche, je savais ce qu'il me restait à faire une fois rentrer à la maison : jeter un coup d'oeil au dictionnaire. Après tout, ça ne pouvait pas me faire de mal. Oh ça non, c'était le moins que l'on puisse dire.
J'entendais mon collègue arriver et j'étais presque effrayé. Qu'est-ce que je pourrais bien dire pour expliquer ma présence sur le palier du connard du N°131. Un jour il faudrait peut-être que je trouve plus original comme surnom ou alors que j'apprenne son prénom, ça serait beaucoup plus simple. Même si la simplicité dans un sens, n'avait pas l'air d'être son truc. Il semblait plutôt être un esprit tordu. Tout comme le mien en fait, sinon je ne l'aurais jamais brûler. C'était bien la première fois que je brulais quelqu'un de la sorte mais peut-être que je retenterais l'expérience sur Julianna. Elle le méritait grandement. Certainement plus que ce mec là.
J'étais à deux doigts de m'éclater par terre mais par chance mes réflexes de rugbyman m'évitèrent la chute.
Et là… Je ne savais plus quoi faire. Ce type venait de sauver mon job. Je ne savais plus quoi penser tout comme je ne savais plus ou regarder. Je l'entendais discuter avec mon collègue, c'était Dean, je ne le connaissais pas vraiment, nos horaires étaient toujours différentes mais je l'avais croisé quelques fois, il semblait être un gars bien même si à présent je lui en voulais d'avoir eut le pourboire que j'aurais pu mérité. Si seulement je savais fermer ma gueule de temps en temps.
Quoi que… il fallait que je vois le bon côté des choses, je venais quand même de rencontrer quelqu'un, certes un mec au comportement suspects qui visiblement aime m’emmerder mais bon… Au moins il est pas mal.

J'en profitais pour faire le tour de l'appartement et la chose qui me choquait c'était la tonne de bouquin dont il disposait. Tu m'étonnes qu'après il utilise des mots dont je ne connaisse même pas le sens. Son appartement était totalement opposé à ma chambre. Certes, le bordel organisé pouvait rappelé l'état de mon espace vitale mais le nombre de bouquin dont il devait disposait était chez moi remplacé par un nombre incalculable de jeux vidéo. De ce que je pouvais distinguer il était plutôt bien installé, pas de quoi se plaindre en tout cas. Je tuerais pour avoir mon appart à moi et pouvoir enfin dégager du domicile familiale.
« Sympa ton appart, Andrew » déclarais-je en trouvant un courrier adressé à un certain Andrew. « On t'appelle Andy parfois ? » demandais-je avec une curiosité malsaine.
Le garçon coupait la pizza et finit par m'en proposer. J'aimais beaucoup quand des journées de boulot se finissaient ainsi. C'était plaisant. Je m'écartais des bouquins après son avertissement et je m'approchais de lui. Je me penchais pour prendre un morceau de pizza et m'assis sur le canapé. « T'es peut-être pas tellement un connard que ça en fait… Enfin, j'attends quand même avant de me prononcé. » Je souris. Je ne savais pas s'il comptait préparer quelque chose d'autre et surtout je me demandais comment ça se passerait si je devais à nouveau lui livrer son dîner. Malgré tout, je lui devais des remerciements. J'aurais pu fermer ma gueule, lui chercher à bouffer ou faire ce qu'il m'avait demandé mais à la place je m'étais rebellé et grâce à lui j'avais encore mon boulot. Du moins, je n'avais pas encore reçu d'appel de mon patron m'annonçant qu'il me virait.
« Uhm… Merci quand même pour ne pas m'avoir dénoncé… » J'engloutissais mon morceau de pizza parce que oui, j'avais la dalle mais j'étais quand même gêné de la situation. Il fallait que je me reprenne.
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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeDim 27 Mai - 1:47

No need for petty excuses
No need for thumbing around
I don't know what the use is
Or what you're throwing down

L'atmosphère s'était détendue en une espèce de quiétude chaleureuse, celle des mauvaises séries télés — la pizza, l'ambiance bon enfant et des rencontres improbables, qu'on se le dise, c'est typiquement américain. L'ironie avait pourtant voulu que chacun soit issu de la bannière britannique. Alors, pourquoi devoir se rallier sous ces États-Unis qu'il n'aimait pas alors que ni l'un ni l'autre n'y avaient à voir ? Ils auraient dû entretenir le cliché, l'un venir en kilt et cornemuse avec sa bouteille de whisky, l'autre avec son thé trop chaud et ses costumes trois-pièces trop repassés. Ils auraient dû entretenir les clichés comme le voulait la tradition lorsqu'on se trouvait à ce qu'on désignait comme l'étranger, et pourtant, ils se retrouvaient à gracieusement se bâfrer de pizza. Soit. Pourquoi pas, après tout, c'est un choix comme un autre. Mais présentement la question c'était — pourquoi ? Pourquoi devoir manger de façon très diététique avec un inconnu à qui on aurait volontiers botté les fesses et porté plaintes pour avoir brûlé sa main ? Pourquoi Andrew Seamore aurait-il la bonté et la décence de faire grâce à un jeune homme qu'il n'aurait quasiment aucune chance de rencontrer de nouveau alors que ça semblait déjà l'ennuyer de devoir partager l'ascenseur avec son voisin ? La question lui laissa un sourire. Il ne savait pas. Il n'en avait vraiment, vraiment pas la moindre idée, et il avait encore moins envie de la chercher. Pourquoi faire ? Concrètement, savoir le truc qui a fait le déclic, connaître la raison de ces entorses aux règles strictes de la nuisance sociale, qu'est-ce que ça lui apporterait ? Il avait cette irrésistible envie de faire taire sa fâcheuse petite manie de toujours vouloir tout savoir, de repousser son exaspérant pragmatisme scientifique dans les recoins de sa tête. A d'autres fois, à d'autres occasions, il s'en était temporairement débarrassé. Le chat se promenait comme un fragile balancier sur ses épaules et lorgnait sur les parts qui lui lançaient presque des appels pour qu'il se fasse engueuler par son maître qui, présentement, semblait autant préoccupé par son invité et son animal que par un reportage nocturne en danois sur le recyclage des torchons. Finalement, finissant sa part, il lança un regard amusé au livreur, comme si, une fois la faim tarie, il avait semblé reprendre conscience de l'existence du monde qui l'entourait. Rattrapant vivement le chat qui avait plongé vers la pizza et qui avait au final lamentablement glissé, il se résolut à lui offrir un morceau.
    — Je dois être le seul mec sur Terre à avoir trouvé le chat qui ne retombe pas sur ses pattes.
Poussant un soupir faussement désespéré, il lâcha précipitamment l'animal sur le canapé, qui retomba sur le dos toutes griffes dehors, se retourna sur lui-même comme un poisson hors de son bocal et, manifestement vexé, s'exila sur la table pour finir le repas.
    — Et sinon, c'est à ton tour de me filer ton nom. T'as le mien, je vois pas pourquoi je devrai rester au dépourvu comme ça. Oh, et puis, pour répondre à ta question.
Il attrapa une autre part de pizza.
    — Oui on m'appelle Andy mais pour être très franc, j'ai envie de buter les gens qui m'appellent comme ça. Y'a un groupe français qui a fait une chanson avec ce nom pile l'année de ma naissance et ma famille a passé les dix premières années de ma vie à me la chanter. Et même, je sais pas. Andy c'est laid, non ?
Manifestement perplexe vis-à-vis de ce surnom ridicule, il fronça brièvement les sourcils dans sa réflexion et finit par l'envoyer valser en un haussement d'épaules. Pas l'envie, pas le moment, pas maintenant. Le temps pourrait s'arrêter, il ne l'aurait pas remarqué. Ça ressemblait juste à une paisible retombée d'activité, à une espèce de cessez-le-feu cérébral, à un genre de trêve mentale. L'affaire de quelques heures qui s'entassaient en paquet dans sa vie et dont il ne savait qu'en faire. L'ennui était certainement une des choses qu'il détestait le plus. Ça le frustrait profondément et la frustration menait à la colère — le genre de colère indissoluble, tenace et récurrente, pas vraiment violente ni en fait simplement physique. Le genre de colère silencieuse qui dure et qui s'étend et dont il ne se débarrassait qu'à coups d'emmerdements des autres, de péripéties improbables, ou, le moins nuisible pour les autres mais le plus dur pour son compte en banque, l'entassement de bouquins dans l'appartement. Et là, c'était un fait, il allait s'ennuyer. Immanquablement, il allait finir par se lasser parce que l'autre se lasserai avant lui, parce que l'autre ne voudra plus jouer. Il fallait trouver. Comme pour prévenir pour les caprices d'un enfant agaçant, il fallait agir. Hésitant, il parut soudainement plongé en profonde réflexion, et, trouvant la solution à un problème silencieux et inconnu, il frappa subitement le dos de sa main dans la paume de la deuxième. Un « Eurêka » aurait presque été justifié. Finalement, il se tourna de nouveau vers son hôte, comme si tout les évènements précédents n'avaient simplement pas eu lieu.
    — Eh mais du coup là ce soir tu peux tricher et glander ? Parce que tu sais quoi je t'inviterai presque à sortir tellement je me fais chier, c'est pas peu dire. Ça veut pas dire que je t'apprécie, je préviens, mais j'ai pas l'impression qu'un plan lecture ici te brancherait plus, je me trompe ?
Le regard qu'il lui lança était presque d'un air de défi alors que le sourire se traçait sur ses lèvres.
    Alors ?

C'est. Assez nul au final. Pardon. xD
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B. Cassidy Hudson

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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeJeu 14 Juin - 15:48

Je regardais l'animal qui en effet semblait plutôt déséquilibrer. Je n'aimais pas vraiment les chats… En fait, je n'ai jamais vraiment aimé les animaux. Ceux des autres pourquoi pas, mais il était hors de question que je m'occupe d'une bête. Les chiens sont dégueulasses, il faut toujours les promener, les nourrir. Les chats quand à eux sont plus indépendants mais ils se prennent trop pour des rois. Les animaux en cages je n'en parle même pas, les cages à changer etc… Je suis bien seul. La hyène qui me sert de demie soeur était amplement suffisante.
« Je ne trouve pas ça laid "Andy", j'aime bien… J'ai un pote qui s'appelle Bingham… Et ça, c'est laid. »

Comment pouvait-il se plaindre de ce surnom… Commun. Au moins il ne se tapait pas des prénoms irlandais à la con. De ce côté, il avait de la chance. Je souris et pris un nouveau bout de pizza après avoir engloutit le premier. Il avait bien choisis, je devais bien l'admettre. « Moi c'est Cassidy. Et en fait, c'est moi qui ai aussi hérité du nom Bingham, pas un ami. J'ai toujours été malchanceux. Mais je te prierais de bien vouloir ne jamais m'appeler comme ça, j'ai comme toi, une envie de buter les gens qui m'appellent comme ça»
Je ne pouvais m'empêcher de regarder autour de moi. Je n'étais pas si curieux habituellement mais le sois disant Andrew m'intriguait. Il m'avait tellement défier en si peu de temps que je voulais apprendre qui il était, de qui cet emmerdeur s'inspirait. Toutes les réponses à ces questions facultatives. Je regardais rapidement les bouquins qui étaient vers moi. Sans grande surprise, je ne le connaissais pas. Je n'étais vraiment pas fort en littérature. Je ne lisais pas beaucoup et je le vivais bien, mais je devais l'admettre, j'avais quand même un livre préféré.

Mon regard se retournait à nouveau vers mon hôte, haussant un sourcil et petit sourire en coin « Qu'est-ce que tu en sais…? J'adore la littérature. » déclarais-je le plus sérieusement possible. Je me levais, essuyais mes mains dans mon jean et me mit à réciter. « Quoi ? tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse, à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux : non, non, la constance n'est bonne que pour des ridicules » Oui, j'étais en train de lui réciter un passage de Don Juam. « Je pourrais continuer mais la tirade est longue, je ne veux pas trop t'ennuyer. » J'étais plutôt fier de ma prouesse. On aurait pu vraiment penser que j'aimais ça. Néanmoins, je devais rétablir la vérité. Je ne voulais pas passer pour plus intellectuel que je ne l'étais. « Bon d'accord, c'est le seul bouquin que je connais et que j'aime… Et en effet, un plan lecture ne me brancherais pas trop. »

Je le défi du regard à mon tour. Ce soir, j'étais impavide. Je n'avais pas jouer ainsi depuis si longtemps que je voulais en profiter. Une idée pas très catholique naquit dans ma tête, allais-je la laisser se dévoiler ? Oui. Je me rapprochais du jeune homme. « Je connais un moyen de se divertir ici. » Sans attendre, je m'exécutais. Andrew, toujours assis, les jambes allongées, je l'enjambais et me mis à califourchon sur ses cuisses. « Ça veut pas dire que je t'apprécie non plus… » puis passant mes bras autour de son cou… Let's play.
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E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: You can't buy what you can't find — Cassidy You can't buy what you can't find — Cassidy Icon_minitimeMer 20 Juin - 0:46

And I got what I got all despite you
And I get what I get just to spite you

Séduisons-nous. Jouons un peu à ces charmes dont on se joue l'un de l'autre. Non, vraiment, sincèrement, charmons-nous, envoûtons-nous, salement, draguons-nous. Avec ces romantismes fébriles et ces battements de cils à la con. Faisons-nous du pied et peut-être que tiens, un jour nous ferons l'amour. « Il paraît. » « La légende raconte que. » « Il se dit que. » Il se disait qu'Andrew Seamore était particulièrement amateur de ces jeux là. Pas le jeu des draps qui s'emmêlent, pas le ballet des hanches qui s'effleurent, pas le spectacle de l'être humain à l'état brut. Des choses un peu plus subtiles, un peu plus discrètes, toute une flopée de trucs un peu plus tordus. Le jeu de celui qui se brûlera en premier à jouer avec le feu, de celui qui dérapera le premier, qui craquera le dernier. Il se disait qu'Andrew Seamore était remarquablement bon joueur et, pourtant, il n'avait pas été le premier à mettre les pieds dans le plat. Cassidy, Bingham, ce gamin était présentement en train de prendre part à ces amusements de fin de soirée, en train de le chauffer, clairement, en train de lui grimper dessus. Il fallait se montrer objectif ; il n'était pas non plus dégueulasse à l'œil, et n'importe quel vieillard légèrement douteux aurait profité de l'occasion pour mettre ses grosses mains velues au fond de son pantalon. Ça serait, purement, simplement, tomber dans le panneau et se le payer en pleine poire. Ça serait, seulement, totalement ambigu, un peu flippant, pas vraiment la tournure qu'il fallait que ça prenne. Le sourire ne se décrochait pas de ses lèvres et Andrew approcha son visage, et Andrew recréait la proximité. Le sourire ne s'arrachait pas de son visage et Andrew jouait. Il aurait, pourtant, presque pu s'y laisser empêtrer, peut-être même que sa tentative d'approche aurait pu totalement échouer, peut-être même qu'il se serait laissé tenter. Mais on ne joue pas si on ne sait pas ce qu'on fait. On ne joue pas si on ne se maîtrise pas. C'est une règle simple de la vie. Et il paraît — il paraît — qu'Andrew Seamore ne faisait que constamment jouer. Il jouait quand il parlait, il jouait quand il marchait, il jouait quand il approchait un peu trop ses lèvres du visage d'un livreur de pizza en retard, il jouait quand ses mains s'appuyaient sur ses hanches, et le souffle brûlant de l'autre avait glissé sur sa peau. Il s'était penché à son oreille, un peu suave, un peu submergé, un peu subjugué, et, chuchotant presque, il brisa le silence.
    — Toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première, ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cœurs.
Il se pencha davantage et il avait presque cru effleurer ses lèvres lorsqu'il s'écarta de lui. Le regard s'était fait narquois, le sourire s'était fait en coin et, les yeux glissant sur sa peau, il regagna le fond de son canapé.
    — Enfin, il n'est rien de si doux, que de triompher de la résistance d'une belle personne ; et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits.
Presque fier de constater combien ce passage correspondait, il étouffa un rire en jetant un regard au chat qui se résolut à lui tourner le dos, manifestement vexé qu'un type bizarre retienne davantage son attention que sa personne. Il y avait des choses dans lesquelles Andrew Seamore se jetait tête la première — et les récitations hasardeuses d'une pièce de théâtre en faisaient partie. Un jeu étrange avec un type, aussi. A chacun ses occupations. D'un geste ouvertement moqueur, il repoussa du bout de l'index le torse du récemment nommé Cassidy en lui lançant un sourire. Allez, séduisons-nous.
    — J'ai sauté quelques lignes mais le reste ne m'intéressait pas.
Il s'extirpa lentement de sa prise en réprimant un rire clair, enfilant une veste en cuir et une écharpe qui traînaientt négligemment entre deux piles de livres.
    — Allez Don Juan, mets ton manteau et un peu de dignité, j'ai décidé qu'on sortait. Je propose un bar, sauf si tes parents font un projet à la « on profite que le gamin soit barré pour aller manger des glaces », parce que j'ai pas envie d'être fiché comme pédophile.
Il eu une brutale hésitation et se retourna vers lui, l'air perplexe.
    Oh attends je crois que je viens de me lancer sur une pente glissante à un point où je dois être en chaussettes sur du verglas. Si tu as une situation familiale de merde, t'as même le privilège de recevoir mes plus sincères excuses. Sérieusement. C'était super maladroit et stupide comme phrase donc peut-être bien que je te paierai un verre si j'ai fait une gaffe. Mais essaie pas de me rouler, hein, je suis très fort en mensonges. Maintenant que c'est dit...
Le sourire se retraça sur le bout de ses lèvres, brûlant d'un peu d'ironie toute la sincérité qu'il s'était donnée seulement quelques minutes auparavant, comme si, au fond, il s'était contenté de jongler avec ses propres émotions au fil des connexions un peu bizarres de son cerveau, comme si, tout naturellement, le moindre de ces sujets s'imbriquaient à merveille. Ses yeux s'étaient emmêlés entre un dédain marqué et une volupté soudaine, et, un sourcil haussé, il vola à ses oreilles un « En route », presque sur un air de défi, presque sur l'air du moment, presque sur le même refrain, sur un « il se disait qu'Andrew Seamore était particulièrement amateur de ces jeux là ».
[Okay le rp est super sale je suis sincèrement désolée *facepalm*]
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