« Stay out of the light or the photograph that I gave you. You can say a prayer if you need to... » Baam. Ça c'était mon réveil qui venait de sonner. Je regardais l'heure, il était 5h50 a.m. Je laissais sonner mon téléphone dans l'espoir de réveiller Julianna ou ma mère, ou les deux. Rêvons plus gros. Un bon quart d'heure plus tard je me levais. Visiblement, mon réveil n'avais eu aucun effet. J'étais déçu. Je m'habillais, me préparais un petit café pour me rendre compte dix minutes plus tard que nous étions lundi, en l'occurrence, mon jour de congés. Jour ou je pouvais dormir… Et là, intervint le choix Cornélien. Retourner me coucher ou alors faire quelque chose d'utile ? Deux cafés plus tard et vingt minutes de réflexion, je me dis que je devais être actif ce matin.
J'allais donc sur internet dans les recherches d'emplois de la région. Oui, j'avais déjà un travail, un travail qui payais très bien même, mais après tout, si je pouvais trouver quelque chose qui demandait de moins sortir dehors, j'étais preneur, parce que la neige... j'en avais marre. Et dire que je n'étais là que depuis quelques semaines à peine.

Par miracle, je trouvais quelque chose de très intéressant. « URGENT !!! Cherche pianiste pro pour jouer dans une réception ce midi ! $200 » Je pris mon téléphone et composais le numéro aussi vite que possible. La place était encore libre, et visiblement, je sauvais la vie au patron. Après plus de détails j'apprenais que je devais jouer des mélodies classique pendant une petite heure sans me faire remarquer. C'était faisable. Par contre, petit inconvénient. Je devais être habillé en costard. Toutefois, j'avais donné ma parole, je devais y allé. C'était surtout la paye qui me motivais à vrai dire.
J'allais chercher le costard soigneusement rangé dans la salle de bain que j'étais censé porter au mariage de ma mère. Tant pis, jamais elle ne remarquerait que je l'avais porté pendant quelques heures. Les heures passaient et le rendez vous arriva. Tout se passa à merveille, j'étais même surpris d'avoir réussit à jouer si longtemps sans fausse note alors que je n'avais pas joué depuis le déménagement. Surtout que ce n'était pas le type de morceau que je jouais habituellement. Le moment de la paye arriva et le temps du repos bien mérité arriva lui aussi. Je sortis du bâtiment, la bouche en coeur, content d'avoir gagner autant d'argent pour si peu de travail quand soudain, dans la rue, je remarquais Erina en face de moi, un peu plus loin. Une jolie brune avec laquelle j'avais passé quelques rencontres. Elle était très sympa, sur ça, il n'y avait rien à dire, mais après... Nous n'étions pas forcément sur la même longueur d'onde. Je tentais de passer inaperçu, surtout vu comment j'étais vêtu, il y avait de quoi se poser des questions. Avec un peu de chance, elle n'allait pas me reconnaître.

Erina & Cassidy

En se réveillant ce matin-là, Erina se sentit très mal. Du genre, malade. Elle se leva et un mal de tête pas possible la fit se recoucher tout de suite. Elle maudit sa famille de l'avoir laissée toute seule pour aller au parc d'attraction. Elle se lamenta pendant plusieurs heures avant de se décider à faire quelque chose. Elle se leva et tituba jusqu'à la salle de bain où elle ouvrit l'armoire à pharmacie. Elle parcourut les étagères, cherchant quelque chose pour calmer son mal de tête. C'est là que sa journée prit une tournure vraiment désagréable. Car il n'y avait rien pour le mal de tête, les migraines ou quoi que ce soit de semblable. Elle maudit encore une fois ses parents, songeant qu'elle irait sûrement en enfer, puis réfléchit devant le dilemme qui s'offrait à elle. Soit elle restait chez elle et attendait que ses parents et sa soeur rentrent pour les insulter et les forcer à descendre à la pharmacie, soit elle se préparait et sortait s'en acheter toute seule. Après tout, la pharmacie la plus proche était... Très proche, mais elle devait aller vers le centre-ville, et à ce moment-même, elle n'avait pas du tout envie d'affronter la pollution, les voitures et surtout les gens. Qui criaient, riaient, couraient... Bref. Elle réfléchit quelques minutes, commença à s'habiller, se recoucha, recommença à s'habiller, s'arrêta encore... Elle décida finalement de ne faire aucun des deux et alla prendre un bain, veillant bien à ne pas s'endormir dans l'eau - c'était vraiment trop nul de mourir comme ça, et puis les gens qui la retrouveraient la verraient nue, et ça elle n'était pas d'accord - et s'occupant l'esprit en songeant à toute sorte de choses.

Un millénaire plus tard, et toujours aussi mal, Erina sortit de son bain et se prépara. Elle avait décidé de sortir pour aller à la pharmacie, et tant pis pour tout ce qu'elle aurait à "affronter" dehors. Lorsqu'elle sortit et se mit à marcher, elle se trouva très courageuse et se sentit un peu comme un soldat qui allait sur le champs de bataille. Elle marmonna dans sa barbe tout le trajet et toussa beaucoup, tout en reniflant. Elle avait dû attraper une bonne angine... En fait elle n'en savait rien mais c'était la première maladie qui lui vint à l'esprit. Elle ne sut pas non plus pourquoi penser à une angine la fit penser à Cassidy Hudson. Elle ne l'avait pas vu depuis longtemps... Il l'évitait, semblait-il. Elle soupira et sentit sa gorge se serrer, comme son coeur.

Ces derniers temps, elle avait plusieurs fois souhaité aller dans une grotte et ne plus en ressortir, tout ça à cause de Cassidy, tout ça parce qu'elle l'aimait. Et qu'il ne l'aimait pas.
Elle se sentait vraiment mal de lui avoir avoué ses sentiments, si elle avait su, elle ne l'aurait jamais fait ! Mais en même temps, elle aurait du s'en douter, un mec comme Cassidy ne voudrait pas sortir avec une fille comme Erina. Des larmes jaillirent de ses yeux et elle les essuya en toussant d'une façon qui n'avait rien de classe. Un SDF la regarda avec pitié et elle eut encore plus envie de pleurer.

Elle se mit à voir Cassidy partout - c'était tout le temps comme ça lorsqu'on pensait à une personne qu'on ne voulait pas voir - et se demanda même plusieurs fois si ce n'était pas lui. Elle avait l'impression de marcher depuis plus d'une demi-heure et à vrai dire, elle avait de plus en plus froid. Soudain, elle vit quelqu'un qui ressemblait vraiment à Cassidy et toussa avant de laisser échapper un bruit qui ressemblait au feulement d'un chat. Elle plissa les yeux, puis secoua la tête en soupirant. Impossible, Cassidy n'aurait jamais porté de costume...

... Pourtant... Si, c'était bien lui ! Elle ne put empêcher son coeur de faire un bon et ses jambes se mirent machinalement à marcher vers lui. Il essayait visiblement de se cacher - d'elle, sans aucun doute - et elle rit, avant de se remettre à tousser. Avant qu'elle ait put réfléchir à ce qu'elle allait dire, et à si c'était vraiment dans son intérêt d'aller le voir, elle était devant lui et lui souriait. Elle toussa encore une fois avant d'éternuer, et de se remettre à tousser. Une fois sa quinte de toux terminée, elle décida de lui parler, après tout, maintenant qu'elle était devant lui...

"Salut. ça va ?"

Elle éternua encore et n'ajouta rien de plus : sa gorge était trop serrée pour qu'elle puisse continuer. Pourquoi ne pouvait-elle pas s'empêcher de trembler ? Elle aurait aimé être forte face à lui, que ce soit lui qui lui coure après et non l'inverse. Elle le plaignait, en quelque sorte : il devait en avoir marre d'elle. Elle-même en avait marre d'être comme ça. Si elle avait pu, elle se serait donné des baffes

Moi habillé en costard, c'était vraiment une première. Le seul jour ou j'étais supposé porter ce ridicule accoutrement c'était pour le mariage de ma mère avec l'Irlandais. Eh bien non, il y avait eut un changement de plan et j'étais forcé de le porter maintenant. J'avais prévu de passer inaperçu, d'aller jouer le pianiste pour $200 et de rentrer chez moi, incognito. Malheureusement encore là, il y avait un changement de programme. Je venais de croiser quelqu'un. Et pas n'importe qui. Erina. Je savais qu'elle avait un faible pour moi, alors que ce n'était pas réciproque. J'avais beau l'apprécier, je m'étais juré de ne plus jamais retomber amoureux. Déjà parce que j'avais trop souffert lors de ma dernière rupture à cause de Julianna mais également parce que j'avais gouté au libertinage. Et que franchement, y renoncer serait beaucoup trop difficile. Au départ j'avais l’espoir que la jeune femme ne m'ait pas vu. Déjà parce que je n'aurais pas été contre retourner me coucher quelques heures mais également parce que je devais remettre ce costume à sa place avant que quelqu'un ne s’aperçoive que je l'avais porté. Toutefois, je me rendis vite compte que Erina m'avait vue. Elle s'avança sans attendre dans ma direction, j'essayais de paraître décontracté mais dans cette tenue c'était tout simplement impossible. Quoi que je fasse, j'avais l'air d'un gros con là dedans.

Erina s'approcha donc de moi, lorsqu'elle arriva vers moi je me rendis compte que la pauvre était bien malade. Et dire qu'elle, c'était une vraie canadienne. Alors même si les canadiens commençaient à tous tomber malade, je me demandais sérieusement ce qu'il allait advenir de moi.

"Salut Erina" déclarais-je un peu crispé, elle avait forcément dû se rendre compte que j'avais essayer de l'éviter. Et même si en temps normal je suis un enfoiré, je n'avais pas envie de lui faire du mal, elle était adorable. "Écoute... Oui, moi ça va bien mais toi par contre, désolé de te dire ça mais tu n'as pas l'air en forme." Je remarquais par la même occasion qu'elle tremblait, était-ce à cause de moi ou tout simplement à cause de sa maladie et du froid de la ville. Je n'en avais pas la moindre idée. "Qu'est-ce que tu fais dehors par ce temps et dans cet état surtout ?" J'hésitais à lui proposer d'aller boire un coup ou faire quelque chose, si elle était dehors en étant malade c'est qu'elle devait forcément avoir à faire quelque chose. Malgré tout, je me sentais mal qu'elle croit que je l'évite, même si dans le fond, c'était un peu la vérité. Je devais m'excuser, ou du moins, tenter de me justifier. "Et... Désolé si je passais un peu vite tout à l'heure... je ne voulais pas t'éviter, c'est juste que... j'ai trop honte de me balader comme ça en fait. Je déteste porter des costards."

Je me sentais mal d'éviter Erina mais ce n'était vraiment pas le moment. Je devais remettre le costume dans son étui avant que ma mère ne s'en rende compte et qu'elle mes $200 passent chez un teinturier ou un truc totalement inutile du genre. Même malade, la demoiselle arrivait tout de même à rester belle. Ainsi, Erina m'indiqua qu'elle allait à la pharmacie par nécessité. Des aspirine, elle devait grandement en avoir besoin, ce n'était donc pas une promenade de santé, ça c'était le moins que l'on puisse dire. Ce n'était pas donné à tout le monde. Je m'excusais pour l'avoir éviter. Je pensais qu'elle allait me pardonner aussi vite que mes paroles furent terminées mais ce ne fut pas le cas. J'étais stupéfait.
Pas la peine de faire comme si… Sa phrase restait en suspens mais j'étais très désireux de savoir ce qu'elle avait à me dire. Visiblement, sa maladie lui faisait dire tout haut ce qu'elle pensait tout bas. De ce fait, je ne savais pas vraiment comment réagir.

"Je n'ai jamais pensé que tu étais stupide, Erina." déclarais-je alors qu'elle semblait reprendre ses esprits. Elle n'était vraiment pas en bon état et j'avais du mal à savoir quoi dire. Allait-elle continuer à me dire mes quatre vérités ou pouvais-je lui répondre sincèrement ? Je préférais me taire et attendre un peu. Ce n'était ni le moment, ni l'endroit pour avoir ce genre de conversation. J'appréciais la jeune fille et même si ce n'était pas de ma faute, j'allais bientôt culpabiliser de la laisser dehors alors qu'elle avait grandement besoin de soins médicaux. Je remarquais qu'elle ferma les yeux à peine quelque secondes, puis, elle se mis à tanguer. J'avais l'impression de me voire lorsque j'avais bus une dizaine de verres en trop et que je me retrouvais en face de quelqu'un, je n'arrivais pas à garder les yeux ouverts et je tombais à moitié sur les gens auxquels je m'adressais. Cette fois, Erina était sobre, du moins, je le pensais fortement, et elle était malade. Elle ne fit d'ailleurs pas les choses à moitié. "Je me sens pas très bien..." J'allais m'apprêter à lui proposer de s'assoir quelque part le temps qu'elle se remette sur pieds mais je n'eus même pas le temps d'ouvrir la bouche que la belle brune tombait déjà dans mes bras. Littéralement. Eh merde ! Qu'est-ce que j'étais censé faire dans ces moments là ? Je vérifiais si ce n'était pas un simple étourdissement mais non, Erina venait de tomber dans les vap et je n'avais pas la moindre idée de ce que je devais faire à ce moment précis. Je ne connaissais pas la ville, je n'avais pas de voiture...

"Non non non, allé, Erina... Réveille toi" suppliais-je tout en commençais à la porter tel un gentleman qui porte sa lady. Je regardais furtivement les lieux qui nous entourais et décider que la meilleure des solutions était de se réfugier à la pharmacie. C'était là qu'Erina devait allé au départ alors bon... Et puis, la bas, ils sauront surement mieux que moi, quoi faire pour la rétablir. Je me dirigeais donc d'un pas rapide vers la pharmacie, les quelques passants ne faisait que me dévisager mais aucun ne réagissait. Peut-être que parce que je portais un costard "classe" les gens pensaient que j'avais la situation en main. Faux.
Les portes automatiques s'ouvraient lorsque j'arrivais devant elles. Paniqué, je me rapprochais du comptoir et enfin, l'une des préparatrice me remarquait "S'il vous plait, j'ai besoin d'aide ! On était en train de parler lorsqu'elle s'est évanouit." La jeune femme me dévisagea. "Très bien... Normalement je vous aurait envoyé aux urgences mais la pauvre semble en mauvais état. Vous pouvez m'en dire un peu plus sur elle ?" Je fixais le vide, tout en réfléchissant à ce que je pouvais dire sur Erina qui pourrais aider la femme. "Euh... Eh bien, elle a 18 ans je crois... Mais elle vit ici depuis toujours, vous avez peut-être un fichier sur elle, parce que je ne peux pas vous en dire plus. Elle s'appelle Erina Angel..." La préparatrice me regarda à nouveau, cette fois exaspérée. Comme si je l'ennuyais ou autre. Elle alla sur son ordinateur et tapa quelques trucs. Elle revint vers moi et me fit passé derrière le comptoir. Je déposais la Erina là ou la femme m'indiqua et elle me priais de les laisser. Je m’exécutais en retournant à l'avant de la pharmacie...

Je n'étais pas très inquiet de l'état de santé d'Erina. Je n'étais pas médecin certes, mais je n'étais pas idiot non plus. Cela devait être un simple malaise vagal comme on en fait beaucoup. Rien d'inquiétant alors. Toutefois, je faisais les cent pas dans la pharmacie, m'arrêtant de temps à autre pour regarder les produits exposés en vitrine. Rien de bien passionnant. Le plus intéressant restait pour le moment les bâtons de réglisse que l'on adore quand on est petit. Pour ma part, j'aimais toujours autant mais ce n'était pas le moment de manger du réglisse.
Enfin la belle brunette refit surface, accompagnée de plusieurs personnes dont la femme a qui je l'avais confier. Elles se regardaient avec un regard complice, elle devait probablement se connaître. Après tout, si Erina vivait ici depuis toujours, oui, il y avait de fortes chances pour qu'elles se connaissent. Ce qui n'était pas plus mal, elle aurait pu me faire encore plus de soucis dans le cas contraire. Je remarquais qu'Erina évitait soigneusement de me regarder. Je voyais également à sa tête baissée qu'elle se sentait gênée. Il n'y avait pas de quoi. J'étais tout à fait capable de comprendre que le froid du Canada nous mette dans des postures pas très... confortable et nous rende malade. Par chance, je n'étais pas encore tomber malade depuis que je vivais ici, et pourtant avec le travail que j'avais, j'aurais pensé attraper une pneumonie dès la première semaine. "Je suis vraiment... Vraiment... Désolée..." déclara-t-elle sans oser me regarder. Si elle continuait comme ça, bientôt ce serait moi qui serait gêné. Je pris sur moi et lui sourit "Tu n'as pas besoin de t'excuser voyons, ce n'est pas ta faute" Je mis les mains dans mon pantalon et en ne trouvant pas mon paquet de cigarette... c'est à cet instant que je me souvins que j'étais vêtu de cet ignoble costard. Tant pis. "L'important c'est que tu ailles mieux" déclarais-je, sincère.

Je regardais à l’extérieur, le temps paraissait meilleur, moins de vent du moins, ce qui était déjà un énorme progrès. "Si tu veux on peu allé boire un coup... J'tinvite! Faut juste que je passe chez moi pour me changer" Je voulais lui prouver que je n'étais pas insensible à ses avances bien que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde, je l'appréciais beaucoup.